La Primature et la Présidence ne peuvent pas contrôler un TASK FORCE à leur guise, avertit Pierre Espérance
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La Primature et la Présidence ne peuvent pas contrôler un TASK FORCE à leur guise, avertit Pierre Espérance
Le 6 mars 2025, lors d’une interview exclusive accordée à notre rédaction, Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains, a exprimé de vives critiques à l’égard du gouvernement actuel, en particulier du Premier ministre, pour ses tentatives de compromettre les efforts de la police nationale dans la lutte contre les gangs armés. Selon Espérance, il est inacceptable que des groupes appelés Task Force agissent sur la base d’instructions qui ne respectent pas la hiérarchie des forces de l’ordre. Les opérations doivent être conduites sous le commandement direct de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et du Ministère de la Sécurité Publique (MSS), sans se soumettre à des directives parallèles ou politiques, a-t-il affirmé.
Lors de cette même interview, il a exprimé son soutien aux récentes opérations effectuées par la police à Village de Dieu, où des drones ont été déployés pour traquer les gangs dirigés par Jimmy Cherizier et Izo. Selon Espérance, les criminels ont ressenti une réelle crainte face à cette nouvelle méthode d’intervention. Toutefois, il a également attiré l’attention sur les risques potentiels pour la population civile. Il est essentiel que les experts en drones garantissent un niveau de précision optimal afin d’éviter des victimes innocentes, a-t-il souligné. Cependant, Espérance a souligné que de telles opérations doivent se poursuivre et que la PNH doit désormais concentrer ses efforts sur les chefs de gangs eux-mêmes.
Pierre Espérance a non seulement formulé des critiques concernant les questions de sécurité liées à l’action gouvernementale, mais il a également mis en lumière de graves pressions exercées par des conseillers présidentiels impliqués dans le dossier de la Banque Nationale de Crédit (BNC). D’après ses informations, ces trois conseillers auraient tenté de manipuler le processus de sélection des nouveaux directeurs généraux en exerçant une influence sur le Conseil des Ministres afin de favoriser la nomination de Fritz Jean à ce poste. Espérance a indiqué que ces conseillers sont en charge de la distribution de sommes importantes afin d’obtenir des postes stratégiques. À l’exception du directeur général de l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN), qui a réussi à maintenir sa position, des sommes ont été versées pour exercer des pressions sur d’autres, a-t-il précisé.
Suite à ces révélations, Pierre Espérance a exhorté l’actuel président du Conseil présidentiel de transition, Fritz Alphonse Jean, à inciter ces trois conseillers à se distancier de l’Exécutif, tout en veillant à ce que les décisions de gouvernance ne soient pas influencées par des intérêts financiers ou politiques personnels.
Dans un contexte marqué par une insécurité croissante et des pratiques problématiques, Pierre Espérance appelle les autorités haïtiennes à reprendre le contrôle total de la situation. Il insiste sur la nécessité de renforcer les actions de lutte contre les gangs, tout en veillant à assurer la sécurité de la population. Selon lui, cela requiert une volonté politique affirmée pour mettre un terme à la corruption et respecter les principes de la légalité et de l’ordre.
La rédaction.
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