Guy Philippe à BBC World : « J’amnistierai les chefs de gangs si je prends le pouvoir »
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Guy Philippe à BBC World : « J’amnistierai les chefs de gangs si je prends le pouvoir »
Port-au-Prince – L’ex-rebelle et ancien sénateur élu Guy Philippe a fait une déclaration pour le moins controversée : s’il accédait au pouvoir, il amnistierait les chefs de gangs qui terrorisent Haïti. Une annonce qui suscite l’indignation et alimente les craintes d’une impunité totale pour les criminels responsables de violences inouïes dans le pays.
Dans une entrevue accordée à BBC World, Guy Philippe, qui n’exclut pas une candidature à la présidence, a affirmé qu’il envisagerait de pardonner ces chefs de gangs. Une prise de position qui tranche avec ses déclarations passées, où il assurait pouvoir rétablir la sécurité en seulement trois mois.
L’homme, autrefois acclamé pour son rôle dans le soulèvement de 2004 contre Jean-Bertrand Aristide, avait pourtant promis d’en finir rapidement avec l’insécurité. Mais cette récente déclaration fait naître le doute : comment peut-il prétendre combattre le chaos tout en prônant l’amnistie pour ceux qui l’ont instauré ?
Les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir. Pour beaucoup, cette déclaration revient à cautionner les crimes des gangs qui sèment la terreur : assassinats, kidnappings, viols, déplacements forcés de populations entières.
Récemment libéré après avoir purgé une peine aux États-Unis pour blanchiment d’argent lié au trafic de drogue, Guy Philippe semble vouloir se repositionner sur l’échiquier politique. Mais ses propos interrogent sur ses véritables intentions.
Alors que la population haïtienne vit sous la coupe des gangs armés, cette idée d’amnistie apparaît pour certains comme une trahison. Pour d’autres, elle pourrait être une tentative de séduction des groupes armés en vue d’une éventuelle conquête du pouvoir.
Dans un pays en crise où l’impunité gangrène déjà la justice, la sortie de Guy Philippe ne fait qu’attiser les tensions. Reste à voir si cette déclaration marquera le début d’une nouvelle offensive politique ou si elle signera la fin de ses ambitions.
La rédaction.
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