Agression d’un enseignant au Cap-Haïtien : les syndicats mobilisent une équipe d’avocats pour poursuivre un agent de la POLITOUR
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Agression d’un enseignant au Cap-Haïtien : les syndicats mobilisent une équipe d’avocats pour poursuivre un agent de la POLITOUR
Pétion-Ville, 19 mai 2025 — Une onde de choc secoue la communauté éducative haïtienne. Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi à Pétion-Ville, plusieurs plateformes syndicales ont exprimé leur indignation face à l’agression brutale subie par le professeur Saint-Fleur Williamson au Cap-Haïtien. L’auteur présumé, un agent de l’unité de la Police Touristique (POLITOUR), est désormais dans le viseur des enseignants, qui annoncent la constitution d’un collectif d’avocats en vue de poursuites judiciaires.
Les syndicats affirment qu’ils porteront l’affaire devant les tribunaux et qu’ils se constitueront partie civile. Une action juridique est en préparation contre l’agent de la POLITOUR impliqué dans cette agression, considérée comme un affront à toute la profession enseignante. « Si ce policier est un agent touristique, il se peut même que ce soit un professeur qui l’ait formé », a martelé un syndicaliste. « Cette affaire ira jusqu’au bout. »
Prenant la parole en premier, Sadrac Casimir, représentant de la COPLASEHQ, a rappelé les objectifs de la conférence de presse :
« Nous sommes ici pour fixer notre position sur l’agression contre le professeur Saint-Fleur Williamson, dénoncer les retards administratifs et exiger l’application immédiate et sans condition de l’accord du 20 janvier 2025. »
Il a également fustigé l’inaction des autorités, soulignant que les engagements pris par le gouvernement via le MENFP n’ont jamais été concrétisés.
Yvelt Admettre, au nom de la FENASE, a réagi avec émotion :
« Ce qui est arrivé au professeur Saint-Fleur Williamson n’est pas un simple incident. C’est un acte de brutalité, de méchanceté, de mépris que nous condamnons avec la plus grande fermeté. »
Il a souligné que les enseignants ne refusent pas de travailler, mais qu’ils font face à un système éducatif dysfonctionnel, entretenu par l’inaction de l’État.
Jean Lavaud Frederick (PSEH) : “Si rien ne change, nous passerons à la vitesse supérieure”
Jean Lavaud Frederick, représentant du PSEH, a averti que la patience des enseignants a des limites :
« Nous avons donné assez de temps. Si les cartes de débit ne sont pas livrées, si les lettres de nomination ne sont pas émises, si les arriérés ne sont pas payés, alors nous passerons à une vitesse supérieure. »
Il a dénoncé les promesses non tenues, les discours creux du gouvernement, et l’incapacité de l’État à respecter ses engagements envers le corps enseignant.
Plus loin Yvelt Admettre a rappelé le rôle fondamental de l’enseignant dans la société haïtienne :
« Nous ne sommes pas là pour désorganiser la chaîne sociale. L’enseignant aussi est un agent d’ordre. Il mérite respect et dignité. »
Il a insisté sur la nécessité d’un traitement équitable et sur l’urgence de répondre aux revendications des plateformes syndicales.
Les syndicats ont rappelé les points prioritaires de l’accord du 20 janvier 2025, toujours inapplicable à ce jour :
Livraison immédiate des cartes de débit numériques aux enseignants ;
Ajustement salarial dans le budget 2025–2026 face à l’inflation galopante ;
Nominations officielles des enseignants en poste depuis des années ;
Fonctionnement effectif de l’OFATMA, prélevé sur les salaires sans contrepartie réelle ;
Mise en place de programmes alimentaires dans les écoles publiques.
La conférence de presse s’est conclue par un message clair : le gouvernement haïtien porte une responsabilité morale et institutionnelle dans l’aggravation de la crise éducative. En ne respectant pas ses engagements, il fragilise un secteur déjà à bout de souffle. Les syndicats, eux, restent mobilisés.
« Si nous valorisons l’éducation, si nous respectons les enseignants, le pays ne périra pas », ont conclu les intervenants à l’unisson.
La rédaction.
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