L’ONU sollicite 47 milliards de dollars pour financer l’assistance humanitaire à l’échelle mondiale
L’Organisation des Nations Unies a lancé, le mercredi 4 décembre, un appel de fonds s’élevant à 47,4 milliards de dollars (soit environ 45 milliards d’euros) en vue de fournir une assistance humanitaire à 190 millions de personnes d’ici 2025. Lors de la présentation de cet appel à Genève (Suisse), le chef des affaires humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, a déclaré que le monde est plongé dans le chaos. Il a expliqué que la conjonction des conflits, de la crise climatique et des inégalités a engendré une situation catastrophique.
L’année 2024 s’est révélée être la plus meurtrière pour les travailleurs humanitaires à l’échelle mondiale, avertit l’ONU. Nous faisons face à une crise multifacette à l’échelle mondiale, et ce sont les populations les plus vulnérables qui en subissent les conséquences, a-t-elle souligné, en référence aux conflits majeurs entraînant des déplacements en Syrie, au Liban et à Gaza.
En 2023, l’ONU a réussi à porter assistance à 116 millions de personnes à travers le monde. Elle prévoit qu’environ 305 millions de personnes auront besoin d’aide humanitaire d’ici 2025. Cependant, les 47,4 milliards de dollars sollicités – un montant légèrement inférieur à celui demandé pour 2024 – visent à apporter une assistance à seulement 190 millions d’entre elles.
L’ONU doit faire des « choix difficiles »
Tom Fletcher a affirmé qu’il lui aurait été plus facile de demander un montant record comme ces dernières années. Mais il a expliqué l’importance d' »établir des priorités face au manque de financements », même s’il s’agit de « choix difficiles ». Si « nous bénéficions d’une année de financement exceptionnelle, (…) nous irons au-delà des 190 millions, mais je dois être cynique et réaliste quant aux perspectives d’y parvenir », a-t-il relevé.
En novembre, l’ONU n’avait reçu que 43% des près de 50 milliards de dollars demandés pour 2024. « Nous devons absolument nous attacher à atteindre ceux qui en ont le plus besoin et être vraiment impitoyables (…) en ce qui concerne l’affectation des fonds et les domaines dans lesquels nous pouvons avoir le plus d’impact », a-t-il insisté.
Les conséquences du sous-financement des appels humanitaires sont « sévères », se désole l’organisation. En 2024, l’aide alimentaire a été réduite de 80% en Syrie, tandis que l’aide en matière d’eau et d’assainissement a dû être diminuée au Yémen, touché par le choléra. « Le système humanitaire est aujourd’hui débordé, sous-financé et littéralement attaqué », a déploré Tom Fletcher.
La rédaction.