Investiture du Président Vénézuélien, Un «complot international»: le Venezuela ferme sa frontière avec la Colombie

Le Venezuela a bouclé vendredi sa frontière avec la Colombie, invoquant un «complot international», quelques heures avant l’investiture du président sortant Nicolas Maduro qui doit prêter serment pour un troisième mandat de six ans, a rapporté L’opinion.
« Nous avons des informations concernant un complot international visant à troubler la paix des Vénézuéliens » et « nous allons ordonner, sur instructions du président Nicolas Maduro, la fermeture de la frontière avec la Colombie », a déclaré Freddy Bernal, le gouverneur de l’Etat régional de Tachira, à la frontière avec ce pays. La fermeture est effective à partir de 05h00 (09h00 GMT) et jusqu’à lundi même heure, a-t-il précisé. Cette annonce intervient quelques heures avant la cérémonie d’investiture de M. Maduro, à la mi-journée, au lendemain de manifestations de l’opposition qui conteste la victoire du socialiste de 62 ans à la présidentielle du 28 juillet, dont l’annonce a été suivie de troubles meurtriers et de milliers d’arrestations.
Le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia assure avoir remporté ce scrutin et a répété jeudi, de la République dominicaine, à une heure d’avion de Caracas, qu’il était le « président élu ». Sans faire plier celui qui a succédé en 2013 à Hugo Chavez. Jeudi, le pouvoir a enfoncé le clou, avec une marche de soutien au président sortant qui a traversé une partie de la capitale.
La manifestation de l’opposition a réuni des milliers de personnes qui criaient « nous n’avons pas peur !«» ou tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «»la liberté ne se mendie pas, elle se conquiert ». Elle a donné lieu à une certaine confusion en fin de journée quand l’opposition a annoncé la « violente » arrestation de sa cheffe Maria Corina Machado. Quelques dizaines de minutes plus tard, l’équipe de l’opposante annonçait sa libération : « En quittant le rassemblement, Maria Corina Machado (…) a été emmenée de force. Pendant son enlèvement, elle a été forcée d’enregistrer plusieurs vidéos et a été relâchée par la suite ».
Enquête pénale. Le pouvoir a démenti cette version des faits, le procureur général Tarek William Saab dénonçant « une opération psychologique en vue de déclencher la violence au Venezuela » et rappelant que Mme Machado était visée par une enquête pénale. La cheffe de l’opposition vivait dans la clandestinité depuis la présidentielle à laquelle elle n’avait pas pu se présenter parce que déclarée inéligible. Elle a soutenu la candidature de M. Gonzalez Urrutia, qui s’est exilé en septembre. Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé M. Maduro vainqueur avec 52 % des voix mais sans publier les procès-verbaux, se disant victime d’un piratage informatique, une hypothèse jugée peu crédible par de nombreux observateurs.
La rédaction.