Haïti n’est pas un État terroriste » : La lettre révoltée de Me Winder Bernard à Donald Trump Jr
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Haïti n’est pas un État terroriste » : La lettre révoltée de Me Winder Bernard à Donald Trump Jr
Port-au-Prince, 21 juin 2025.- Dans une lettre ouverte adressée aux autorités américaines et au président des États-Unis Donald Trump Jr., Me Winder Bernard, porte-parole du Front Résistance HAYTI (F.R.A) et du Groupe Cassation, tire une sonnette d’alarme. Il y dénonce avec force ce qu’il qualifie de « campagne d’extermination » visant le peuple haïtien, tout en appelant à une prise de conscience historique et morale.
Dans ce message au ton grave et engagé, le militant politique exprime sa solidarité envers les Haïtiens qu’il estime persécutés dans le monde entier pour la seule raison de leur origine. Il fustige « l’oubli coupable » des sacrifices des ancêtres haïtiens, dont l’influence dans l’histoire de la liberté mondiale semble, selon lui, effacée de la mémoire des grandes puissances.
Me Bernard accuse directement le président Donald Trump Jr. et son homologue dominicain, Luiz Abinader, de mener une politique de rejet et de violence contre les Haïtiens, dans le seul but, écrit-il, de satisfaire une frange raciste de leur électorat. À travers cette dénonciation, il trace un parallèle historique troublant entre les tentatives passées d’écrasement d’Haïti notamment par Napoléon Bonaparte et Rafael Trujillo et les politiques actuelles qu’il considère comme des tentatives d’annihilation culturelle et humaine.
L’avocat et militant n’hésite pas à rappeler que les États-Unis sont eux-mêmes une nation d’immigrés, bâtie sur les terres amérindiennes, avec la participation forcée d’Africains réduits en esclavage. Citant l’empereur malien Mansa Abubakari Keita II comme figure historique ignorée, il exhorte le président américain à un sursaut de lucidité et de justice.
Me Winder Bernard exprime aussi son incompréhension face au classement d’Haïti comme un État soutenant le terrorisme, alors même que, selon lui, les preuves matérielles pointent vers une implication des États-Unis dans l’acheminement d’armes et dans la déstabilisation politique du pays. Il mentionne entre autres :
La double nationalité ou résidence américaine de plusieurs figures du gouvernement haïtien actuel ;
L’occupation américaine de l’île de la Navasse ;
Le rôle controversé de la famille Clinton, du CIRH et de la Croix-Rouge américaine dans la gestion post-séisme de 2010 ;
Et l’exploitation des ressources naturelles haïtiennes par des intérêts étrangers.
« Qui est vraiment derrière cette étiquette infamante de pays terroriste ? » interroge Me Bernard, qui y voit une manœuvre politique raciste à peine voilée. Il lance alors un appel solennel au président Trump Jr. : « Ressaisissez-vous. Montrez que les États-Unis peuvent encore faire preuve de justice, d’humanité et de respect pour les peuples noirs. »
Dans sa conclusion, il invite les États-Unis à retirer Haïti ainsi que les autres nations noires de la liste noire du terrorisme. Il évoque l’exemple du Burkina Faso comme symbole de résistance et de renaissance, promettant que les Haïtiens, eux aussi, retrouveront leur dignité par la lutte et la solidarité.
Enfin, Me Bernard en appelle à un monde de paix et de réconciliation :
« Le monde a besoin de paix, d’amour et de pardon, non de guerre, de privatisation ni de racisme. Que les États-Unis soient dirigés avec honneur et grandeur. Nous, Haïtiens, marcherons aussi sur ce chemin. »
La rédaction.
