Harcèlement de Front : Les Policiers Kényans dénoncent un traitement inégal au sein de la Mission de Sécurité en Haïti
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Harcèlement de Front : Les Policiers Kényans dénoncent un traitement inégal au sein de la Mission de Sécurité en Haïti
Port-au-Prince —
Au cœur d’une mission internationale censée incarner la solidarité et l’efficacité, une fracture semble se creuser. La Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSSM) en Haïti, dirigée par un contingent majoritairement kényan, fait l’objet de critiques internes : plusieurs policiers venus du Kenya expriment leur profond malaise face à ce qu’ils perçoivent comme une répartition inéquitable des responsabilités sur le terrain.
« Nous sommes les seuls à faire face aux bandits. Les policiers des autres pays se chargent de la sécurité des bâtiments ou de l’évacuation des blessés », a confié un officier kényan à l’agence EFEnoticias, dans une déclaration qui fait aujourd’hui grand bruit. Ces propos, lourds de conséquences, mettent en lumière une réalité que certains observateurs redoutaient : une mission déséquilibrée où certaines nationalités assument les tâches les plus dangereuses, pendant que d’autres se concentrent sur des fonctions de soutien logistique ou de surveillance passive.
Déployée pour aider à rétablir la sécurité dans un pays rongé par les violences des gangs, la MSSM rassemble plusieurs pays contributeurs. Mais sur le terrain, la hiérarchie des risques ne serait pas partagée équitablement. Les unités kényanes, en majorité dans les zones à haut risque, se retrouvent selon leurs dires « exposées en permanence », avec peu de relais ou de rotation, ce qui alimente un sentiment d’abandon.
« Ce n’est pas ce que nous avions imaginé en venant ici. La mission doit être collective, pas sacrificielle pour quelques-uns », confie un autre policier sous couvert d’anonymat.
Ces tensions internes pourraient menacer la cohérence opérationnelle de la mission dans un contexte déjà hautement instable. Si les frustrations kényanes ne sont pas prises en compte rapidement, la MSSM pourrait voir son efficacité réduite et son image entachée.
Face à ces révélations, plusieurs voix s’élèvent pour demander plus de transparence dans la gestion des affectations et une redistribution plus équitable des risques. Le gouvernement kényan, très engagé dans cette opération, pourrait bientôt exiger des garanties de la part du commandement de la MSSM.
En attendant, les policiers kényans continuent de patrouiller dans les quartiers les plus périlleux de Port-au-Prince, en quête d’une paix qui semble leur coûter plus cher qu’aux autres.
La rédaction.
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