Haïti face à l’insécurité alimentaire et le stress hydrique
Haïti face à l'insécurité alimentaire et le stress hydrique
Haïti face à l’insécurité alimentaire et le stress hydrique
Concernant la crise alimentaire en Haïti , tout le monde en parle. Le Conseil national de la sécurité alimentaire (CNSA) publie périodiquement des rapports sur l’insécurité alimentaire en Haïti. Mais, quant à la crise de l’eau en Haïti, on en parle presque pas. Et pourtant, la crise de l’eau en Haïti actuellement est beaucoup plus cruciale que la crise alimentaire. D’ailleurs, la crise alimentaire en Haïti est aussi liée à la crise de l’eau dans le pays. On le dit souvent, l’eau c’est la vie.
Pour produire, on a besoin de l’eau. Pour vivre, les plantes , les animaux ont besoin de l’eau. N’en parlons pas pour les êtres humains.
Le stress hydrique se définit par une situation critique qui surgit lorsque la demande en eau est supérieure par rapport à la quantité d’eau disponible dans une communauté.
Le stress hydrique aussi appelé Pénurie d’eau ou rareté de l’eau dans le cas le plus extrême.
Mais dans le temps, le thème stress hydrique est utilisé dans l’agriculture pour expliquer la carence en eau dont souffrent les plantes durant une période.
Dans le cas d’Haïti, ce phenomène s’installe depuis des années et affecte considérablement l’agriculture du pays qui est d’ailleurs une agriculture pluviale.
Tout d’abord, il faut voir l’impact de la crise de l’eau en Haïti sur l’environnement du pays.
Depuis, un certain temps, on peut remarquer une sorte de sécheresse continue ou périodique provoquant un tarissement des points d’eau et une diminution exagérée du potentiel hydrique des communautés. Par exemple, les sources d’eau , les lacs , les bassins versants du Pays ont tendance à disparaître totalement.
Certaines plantes sont en voie de disparition dans le pays à cause du stress hydrique. Les plantes sont exposées à certaines maladies, spécialement des champignons qui les détruisent ou les rendre très vulnérables.
Prenons le cas, de la mort des cocotiers , des citrus et d’autres variétés de plantes en Haïti.
Le problème, c’est que le stress hydrique est transversal. Une fois s’impose dans l’environnement d’un pays, il va attaquer considérablement l’économie du pays et la santé des animaux et de la population.
C’est le cas même en Haïti, la crise économique, la crise alimentaire et des problèmes de santé publique que connait la population haïtienne sont liés à la rareté d’eau dans le pays.
Prenons l’exemple du département de l’Ouest d’Haïti, les deux plus grandes plaines de ce département , à savoir la plaine du Cul-de-Sac et la plaine de Léogâne connaissent une pénurie d’eau exagérée à cause de la pression de la population sur l’environnement, la coupe des arbres et les constructions anarchiques.
Le cas de la plaine du Cul-de- sac est beaucoup plus grave avec de nombreuses compagnies d’eau qui exploitent l’eau de la nappe phréatique pour alimenter la population de Port-au-Prince qui est très dense.
Le stress hydrique est visible en Haïti actuellement. On peut le voir sur la physionomie des arbres, sur les lits des rivières et la sécheresse des sources d’eau.
Sur le plan économique, les populations des zones urbaines en Haïti ne peuvent pas supporter le coût de l’eau de boisson. Un demi litre d’eau se paie à 50 gourdes minimum. Tandis qu’une personne normale dans un pays tropical comme Haïti doit consommer au minimum 20 litres d’eau par jour.
Donc, il faut dire clairement, la crise de l’eau en Haïti est beaucoup plus cruciale que la crise alimentaire.
Malheureusement, la question du stress hydrique n’est pas une préoccupation pour les autorités haïtiennes. Tandis qu’on dit souvent dans cette presqu’île, l’eau c’est la vie.
Ulysse Jean Chenet
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