Politique

Conjoncture politique: Haïti un imbroglio mondial

Conjoncture politique: Haïti un imbroglio mondial

Conjoncture politique: Haïti un imbroglio mondial| un texte du
Dr.Emmanuel Ménard

Haïti sombre dans le chaos et l’expertise internationale reprend du service avec son
patient atypique, propre à recevoir du même personnel soignant pour son cas assez
récurrent, le même protocole de traitement, les mêmes doses de médicaments mais
bien sûr, avec un autre budget alléchant.

Je ne suis pas en mesure pour le moment
d’infirmer si les différentes crises haïtiennes n’ont pas généré plus cent mille emplois
directs pour experts et soldats étrangers, de 1994 à nos jours.

Dans une pétition en date du 2 juin 2020 restée lettre morte que j’avais adressée à
l’Honorable António Guterres, je demandais :« …Pourquoi, Monsieur le Secrétaire
Général, je vous saurais gré de bien vouloir évaluer la politique des Nations Unies
vis-à-vis d’Haiti depuis environ un quart de siècle. Jusqu’à date, les différents
remèdes recommandés ou imposés par vos officines, n’ont produit aucun effet
salvateur; le cas empire sous vos yeux sans comprendre ou entendre les cris stridents
d’un peuple en danger. Les amis d’Haiti doivent faire le choix lucide d’aider plutôt le
peuple au lieu de soutenir un président…..” Rien n’a été corrigé et malgré leur appui
inconditionnel au Président de l’époque, cela n’a pas pu empêcher l’assassinat
crapuleux de Jovenel Moïse.

Quel organisme aurait dû de façon régulière, évaluer et
auditer les missions des Nations Unies pour éviter la catastrophe haïtienne?
C’est l’ancien Ambassadeur américain en Haïti James B. Foley qui affirme : “ Il ne
fait aucun doute que les puissances étrangères portent la responsabilité des causes
profondes de bon nombre des maux contemporains d’Haiti : de l’histoire brutale du
pays en tant que colonie d’esclaves de la France, à son imposition par la France d’une
indemnité écrasante et à son traitement par les États-Unis pendant une grande partie
du 19e siècle. Dans de telles circonstances, il n’est pas étonnant qu’Haiti n’ait pas
réussi à développer des institutions gouvernementales fonctionnelles et l’état de
droit.” Douloureuses mais éclatantes affirmations d’un diplomate !
Le 8 août 2022, l’Organisation des États Américains a publié dans un copieux et
surprenant rapport dans lequel elle relate: “La crise institutionnelle que vit Haïti est le
résultat direct des actions des forces endogènes du pays et de la communauté
internationale.

Les 20 dernières années de présence de la communauté internationale
en Haïti constituent l’un des échecs les plus importants et manifestes de mesures
mises en œuvre et d’action de coopération internationale que ce soit… Sous le
parapluie de la communauté internationale, les bandes criminelles qui assiègent
aujourd’hui le pays et son peuple ont fermenté et germé, sous ce parapluie le
processus de désinstitutionnalisation et de crise politique que nous connaissons
aujourd’hui à germé et couvé…Une communauté internationale qui n’a jamais su si
elle devait laisser la Minustah ou l’emporter, une communauté internationale qui
croyait qu’en payant ses propres consultants elle résoudrait les problèmes des
Haïtiens…” Des millards de dollars ont été dépensés sans aucun résultat.

Aujourd’hui, les mêmes acteurs internationaux face à la crise qui perdure, ne
changent pas de posture. Ils n’acceptent aucune solution haïtienne sans Ariel Henry à
la tête d’un gouvernement qui ne répond que de lui-même, sans Chef de l’État, ni de
Pouvoirs Parlementaire et Judiciaire fonctionnels.

Est-ce un soutien à la démocratie
ou à un homme ?
Et voici que ce Premier Ministre ni ratifié par les chambres législatives, ni
assermenté, confisque tous les pouvoirs d’État, conspué par la grande majorité de
toutes les composantes de la Nation et de la diaspora, avec la complicité d’un conseil
de ministres par lui nommés, sollicite officiellement une tutelle internationale pour
garder le pouvoir.

Et rapidement , il y a une agitation dans les couloirs diplomatiques
et l’on cherche des troupes pour l’humanitaire en Haïti. Si le kidnapping, le viol et les
massacres avaient laissé insensibles nos éventuels tuteurs, la crise du carburant et la
brusque recrudescence du choléra ont pu mobiliser ceux qui, hier encore, prônaient la
tenue d’élections en pleine terreur des gangs armés.

Quelle compassion soudaine !
Somme toute, la situation dangereuse de la République d’Haiti complique davantage
la tâche de la communauté internationale qui cherche un moyen de s’en sortir même
si le problème, comme d’habitude, n’est pas résolu.

Une force militaire serait un
palliatif pour désamorcer cette bombe au cœur des Amériques et à quelques
encablures des côtes de la première puissance mondiale. Il faut éviter un flot
important de migrants haïtiens offrant le spectacle agaçant de petits bateaux bondés
d’infortunés, bravant des océans hostiles, à la recherche de cieux hospitaliers.

Les actions improductives de la diplomatie à travers l’OEA et l’ONU depuis plusieurs
décennies ont provoqué un effritement de la crédibilité de grandes démocraties
occidentales comme les États-Unis, la France et le Canada qui sont pour nous des
partenaires privilégiés. A se demander si leurs faux-pas dans le dossier haïtien ne sont
pas l’œuvre néfaste de puissants lobbyistes exécutant un plan raciste de destruction
de la Première République Nègre et des menées souterraines -qui sait- d’agents
doubles sur le terrain, travaillant dans le but de déstabiliser la région et de discréditer
leurs actions à des fins idéologiques et géopolitiques; ce qui présenterait la gestion du
cas haïtien comme un ÉCHEC de leur politique étrangère et même créer un
HAÏTIGATE, avec des relents de soupçon de grande corruption. Cela mériterait
d’être largement exploré.
Alors, que faire?

Les citoyens sont divisés sur la question d’une intervention militaire telle que
souhaitée par le Premier Ministre Ariel Henry pour se maintenir en fonction et
étouffer du coup, la grande colère populaire. Au delà de l’illégalité flagrante de sa
demande, tout le monde connaît les motivations mesquines du gouvernement. Et je
suis totalement contre cette flétrissure par une occupation étrangère déguisée. A
l’analyse des faits, je garde ma position initiale maintes fois exprimée clairement
dans les publications de mon Parti FORCE LOUVERTURIENNE RÉFORMISTE,
aujourd’hui membre du Groupe de Concertation Politique.

Pour faire face immédiatement à la situation, Haïti a besoin d’une réelle
COOPÉRATION MILITAIRE bilatérale ou multilatérale, afin de renforcer ses
structures de sécurité jadis démantelées. L’embryon de l’armée et la police civile en
place actuellement ne peuvent pas faire face aux défis du moment avec les effectifs et
les armements dont ils disposent.

De plus, le problème n’est pas exclusivement
militaire; il est politique, social et économique. Toutes nos crises sont nées au
lendemain d’élections frauduleuses ou contestées, tenues pourtant sous la haute
supervision de la communauté internationale depuis l’inscription des électeurs
jusqu’à la proclamation des résultats.

Donc, il faut revoir complètement la vision qui
a toujours conduit la gouvernance des périodes transitoires successives.

Aucun
Président même élu démocratiquement ne pourra réussir à stabiliser le pays avec ce
même système mafieux et cette même ingénierie politique de l’administration de
l’État.

La Nation haïtienne à travers la jeunesse, la paysannerie, la diaspora et les
élites encore saines, prône la création d’un autre État capable de définir une nouvelle
vision de la gouvernance, de réduire les inégalités sociales criantes et redonner
confiance à la population dans ses institutions républicaines et démocratiques.

Haïti est donc prête pour sa RÉVOLUTION TRANQUILLE – comme l’a fait le Québec au
Canada dans les années 60 – qui doit passer par une reconversion de la mentalité, la
modernisation de son économie, son système éducatif, ses structures de production,
ses infrastructures sociales, sportives et culturelles, son mode de vie dans le respect
de la loi et de la morale.

La société est globalement en dérive et les tenants du STATU QUO ont perdu même
la capacité de soutenir l’infamie des temps anciens.

Pour sortir de ce marasme tout de suite, si la communauté internationale veut nous
apporter une contribution effective, qu’elle favorise l’émergence d’une nouvelle
Gouvernance Transitoire avec au MENU: le rétablissement de la sécurité, des
mesures conservatoires contre l’impunité, la corruption, les trafics illicites,
l’assainissement des finances publiques et de l’administration générale, la création
d’emplois par un investissement massif de capitaux frais et enfin, la mise en place de
conditions acceptables pour arriver à l’organisation d’un scrutin démocratique et le
rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Il ne suffira qu’une conscience patriotique et une volonté de la communauté
internationale.

La Force Louverturienne Réformiste reste attachée aux revendications légitimes de la
population et est prête à s’engager patriotiquement dans tout PROJET NATIONAL.
En politique, tout est négociable, sauf l’honneur et la dignité d’un peuple.

ENSEMBLE MAINTENANT !

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