Claude Joseph, le pyromane qui joue au pompier : Il manifeste contre un pouvoir dont il fait partie

Claude Joseph, le pyromane qui joue au pompier : Il manifeste contre un pouvoir dont il fait partie
Le samedi 1er mars 2025, l’ancien Premier ministre Claude Joseph, à la tête du parti Les Engagés pour le Développement (EDE), participe à une manifestation visant à protester contre l’insécurité en Haïti. Toutefois, cette mobilisation suscite d’importantes interrogations : comment un homme dont le parti est représenté au sein du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT) et du gouvernement peut-il se prévaloir de critiquer l’inaction des autorités face à l’augmentation des violences ?
Claude Joseph, qui se positionne depuis plusieurs années en tant que fervent défenseur de la souveraineté nationale et critique virulent des questions de sécurité, se trouve aujourd’hui dans une situation délicate. Son parti, EDE, a présenté à la CARICOM un document évoquant la Coalition criminelle Viv Ansanm, une coalition criminelle. Comment Claude Joseph peut-il affirmer mener une lutte contre l’insécurité alors que son propre parti admet l’existence de réseaux criminels infiltrés au sein de l’appareil d’État ?
Cette incohérence ne constitue pas un simple détail. Elle met en lumière une stratégie opportuniste, par laquelle Claude Joseph cherche à se repositionner sur la scène politique en exploitant l’indignation du public. Toutefois, les faits sont implacables : EDE fait partie du pouvoir en place, et son leader ne peut pas se soustraire à sa responsabilité au sein du gouvernement.
Un simulacre d’opposition pour masquer son échec ?
Les manifestants expriment leur indignation face à l’inaction des autorités et dénoncent les assassinats survenus à Delmas 30, Delmas 19 et dans d’autres zones. Mais qui sont les responsables de ces autorités ? Qui occupe les instances décisionnelles où sont élaborées les mesures — ou leur absence — concernant la sécurité ? Le CPT et le gouvernement, dans lesquels EDE est représenté, disposent des moyens nécessaires pour agir. Claude Joseph, plutôt que de se livrer à des manifestations, devrait demander des comptes aux membres de son propre camp politique.
Cette manifestation apparaît ainsi davantage comme une mise en scène politique que comme un réel appel du cœur. En tentant de se distancier d’un pouvoir auquel il est indirectement lié, Claude Joseph illustre une fois de plus la dérive d’une classe politique qui instrumentalise la souffrance du peuple à des fins de calculs politiques.
Loin de représenter un leader providentiel, Claude Joseph démontre à travers cette manœuvre qu’il fait partie intégrante du problème plutôt que de la solution. Il est impossible d’être simultanément juge et partie, dénonciateur et complice, victime et bourreau. Si l’ancien Premier ministre a véritablement l’intention de lutter contre l’insécurité, il devrait commencer par demander des comptes à ses alliés du CPT et du gouvernement, plutôt que de se présenter dans la rue en tant que faux opposant.
En Haïti, la population aspire à des actions concrètes et authentiques plutôt qu’à de simples spectacles politiques. Claude Joseph, en cherchant à capitaliser sur la colère populaire, risque de se perdre dans sa propre hypocrisie.
La rédaction.
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