Violence et répression à Jérémie : Des élèves et un journaliste blessés, plusieurs arrestations lors de la mobilisation pour exiger des enseignants dans les salles de classe

Violence et répression à Jérémie : Des élèves et un journaliste blessés, plusieurs arrestations lors de la mobilisation pour exiger des enseignants dans les salles de classe

Le lundi 10 février 2025, la ville de Jérémie, dans le département de la Grand’Anse, a été le théâtre d’une journée de mobilisation qui a rapidement dégénéré. Des centaines d’élèves, issus des écoles nationales et des lycées, se sont rassemblés dans les rues pour protester contre le manque d’enseignants dans leurs salles de classe. Une manifestation qui, au départ pacifique, a été brutalement réprimée, faisant plusieurs blessés, dont des élèves et un journaliste, et aboutissant à des arrestations.

Les manifestants exigeaient des enseignants en nombre suffisant pour assurer la bonne marche de leurs cours, une situation qui perdure depuis plusieurs mois dans plusieurs établissements scolaires de la ville. Les élèves, frustrés et inquiets pour leur avenir éducatif, ont pris la décision de descendre dans la rue pour faire entendre leur voix. Cependant, lorsque les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants, la tension est montée d’un cran. Des affrontements ont éclaté, et des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour tenter de disperser la foule.

Le bilan de cette intervention est lourd : plusieurs élèves ont été blessés, et un journaliste, présent sur les lieux pour couvrir l’événement, a également été victime de violences. Mais l’aspect le plus choquant de cette journée de protestation reste le nombre d’arrestations, plusieurs élèves ayant été interpellés alors qu’ils exprimaient pacifiquement leur colère dans les rues. Ces arrestations ont exacerbé le climat de répression et renforcé le sentiment de frustration parmi la population étudiante.

Dans le même temps, plusieurs écoles privées, fermées par les élèves de l’école nationale et des lycées, ont été rouvertes suite à l’initiative des étudiants eux-mêmes, poussant encore plus loin leur protestation.

La journée de mobilisation du 10 février à Jérémie met en lumière la crise éducative qui secoue Haïti et l’incapacité des autorités à répondre aux besoins urgents du secteur. Si la répression a mis fin à cette journée de protestation, elle n’a fait qu’accroître la détermination des élèves et des citoyens à exiger des solutions immédiates.

Les parents, les organisations de défense des droits humains et une grande partie de la population appellent à une réponse urgente du gouvernement afin de résoudre la crise de l’éducation et d’éviter de nouvelles violences. À Jérémie, la lutte pour l’éducation se poursuit, et les questions sur l’avenir des élèves restent ouvertes. Jusqu’où les autorités seront-elles prêtes à aller pour réprimer un mouvement étudiant qui réclame son droit fondamental à l’éducation ?

La rédaction.

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