Haïti : le REDRESEH menace la rentrée scolaire faute de réponses gouvernementales
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Port-au-Prince, 15 septembre 2025 .- À deux semaines de la rentrée des classes, le Réseau des Enseignants pour la Défense et le Redressement du Système Éducatif Haïtien (REDRESEH) lance un avertissement solennel au gouvernement : sans réponses à leurs revendications, l’année académique 2025-2026 pourrait être compromise.
L’organisation syndicale réagit aux résultats jugés préoccupants du baccalauréat dans le département de l’Ouest, où seuls 40,68 % des candidats ont été admis. Pour le REDRESEH, ce taux traduit moins les efforts des élèves et des enseignants que l’effondrement d’un système éducatif en crise. Le syndicat pointe directement la responsabilité du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et du ministre de l’éducation nationale, Augustin Antoine, accusés de n’avoir pas tenu leurs engagements envers la communauté éducative.
« Le rôle d’un enseignant n’est pas seulement de préparer à un examen, mais de former pour la vie », rappelle la coordination nationale du REDRESEH, qui rejette la solution proposée par le ministère – des cours de compensation – jugée « superficielle » et incapable de combler les lacunes des milliers d’élèves n’ayant pas terminé leur programme scolaire.
Le REDRESEH conditionne la reprise normale des cours à la satisfaction de plusieurs exigences :
la nomination officielle des enseignants assurant des cours depuis plus de sept ans ;
un ajustement salarial pour faire face à l’inflation et à la cherté de la vie ;
la résolution immédiate du dossier de l’Office d’Assurance Accidents du Travail, Maladie et Maternité (OFATMA) ;
la distribution d’une carte de débit de 25 000 gourdes par enseignant ;
la mise en place effective de cantines scolaires dans toutes les écoles publiques et lycées.
Selon le syndicat, ces mesures sont essentielles pour garantir la dignité des enseignants et assurer de meilleures conditions d’apprentissage aux élèves.
Au-delà des menaces de paralysie, le REDRESEH appelle parents, société civile et acteurs du secteur éducatif à se mobiliser. « Ce combat dépasse les intérêts d’une seule catégorie, il concerne l’avenir du pays », souligne la coordination, qui exhorte le ministre Augustin Antoine à « restaurer l’autorité de l’école » par des mesures immédiates.
Jusqu’à présent, déplore le syndicat, les engagements du gouvernement n’ont pas été respectés. Faute de solutions rapides, la rentrée scolaire prévue pour fin septembre reste incertaine, accentuant les inquiétudes quant à l’avenir d’un système éducatif déjà fragilisé par la crise économique et politique que traverse Haïti.
La rédaction.


