La crise haïtienne prive les enfants de leur enfance, affirme Camille Emmanuel Directeur exécutif du KPTSL
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Depuis plusieurs années, Haïti traverse une crise profonde dont les racines historiques remontent à l’époque coloniale et post-indépendance. Si la situation s’est particulièrement aggravée ces trois dernières années, les enfants en sont les premières victimes, privés de droits fondamentaux comme l’éducation, les loisirs, ou encore l’affection parentale.
Des conséquences désastreuses pour les enfants
La crise actuelle en Haïti a de graves conséquences à tous les niveaux de la société, mais ce sont les enfants qui paient le plus lourd tribut. De nombreuses écoles ont fermé leurs portes, obligeant des milliers d’enfants à abandonner l’école. « Dieu seul sait combien d’enfants sont aujourd’hui orphelins parce que leurs parents ont été tués », déplore un élu local. Les enfants se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, devenant des enfants des rues ou, pire encore, recrutés dans des groupes armés.
Recrutement d’enfants dans les groupes armés
Les chiffres sont alarmants. Selon des organisations internationales telles que Save The Children, l’UNICEF et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, près de la moitié des membres des groupes armés en Haïti sont des enfants. Cette révélation inquiétante souligne la nécessité d’une action urgente de la part de la société haïtienne et des autorités. « Les enfants sont censés être les adultes de demain. Ils sont l’avenir du pays aujourd’hui et demain », souligne un expert des droits de l’homme.
« Comme il n’existe pas de génération spontanée, les enfants reproduiront demain ce qu’on leur a appris aujourd’hui. »
Initiatives de protection de l’enfance
Le « Komite Pwoteksyon Timoun Site Letènèl » n’est pas surpris par les révélations des organisations internationales. Longtemps touchée par le recrutement d’enfants dans des bandes armées, le KPTSL a mené plusieurs projets pour soutenir les enfants touchés par les violences, avec l’aide de partenaires tels que l’UNICEF et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme en Haïti. « Nos ressources sont limitées », explique Emmanuel CAMILLE, directeur exécutif du KPTSL, lors d’une activité réalisée en faveur des enfants le dimanche 9 juin 2024 au quartier de Fontamara « 3ème circonscription de Port-au-Prince ». « C’est pourquoi nous appelons l’État et ses institutions spécialisées à s’attaquer au problème des enfants enrôlés dans les groupes armés. Ce problème mérite une approche multidisciplinaire.
» Les interventions de la police et des forces multinationales ne résoudront pas le problème, estime ce dernier. « Les enfants doivent être traités comme des victimes, comme des êtres humains fragiles », déclare M. CAMILLE. « Il faut leur rendre leur humanité et leur enfance que le pays leur a volées. Le KPTSL appelle à des investissements aux niveaux macro et micro pour éradiquer la pauvreté et faciliter la cohésion sociale et l’autonomisation financière des jeunes.
« De nouvelles infrastructures et un renforcement des compétences sont nécessaires pour créer une communauté durable et responsable », insiste le numéro 1 de cette structure. En cette journée dédiée aux enfants, le KPTSL appelle à la fin des discriminations et à la reconnaissance de tous les enfants comme des enfants à part entière. « La société haïtienne doit redonner leur enfance aux enfants enrôlés dans des gangs armés ou touchés par la violence armée », conclut-il.
« BYEN NOURI LESPRI TIMOUN YO POUN KONSTWI YON SOSYETE SOUDE SAN VYOLANS » est plus qu’un slogan, c’est un appel à l’action pour toute la société haïtienne à se mobiliser pour construire un avenir sans violence pour ses enfants, car ils sont l’avenir de la nation.
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article (RT-INFO)