Journalistes haïtiens formés pour faire face aux défis humanitaires : une approche éthique et stratégique

Journalistes haïtiens formés pour faire face aux défis humanitaires : une approche éthique et stratégique

Les 23 et 24 janvier 2025, l’OCHA (Organisation des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires) et le PAM (Programme Alimentaire Mondial) ont organisé un atelier de formation intensif pour les journalistes haïtiens, afin de renforcer leur compréhension du travail humanitaire et de l’importance d’une couverture médiatique éthique lors des crises. Cette formation, qui s’est déroulée sur deux jours, a permis aux participants de développer des compétences pratiques pour aborder des sujets humanitaires sensibles et améliorer la qualité de leur communication avec le public.

L’atelier a débuté par une introduction approfondie sur le travail humanitaire en Haïti, avec un focus sur les principes fondamentaux tels que l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance. Gilbert Lucien du PAM et Élie Dupalis de l’OCHA ont détaillé les enjeux logistiques, sécuritaires et politiques auxquels les agences humanitaires et les ONG doivent faire face pour apporter de l’aide dans des zones difficiles d’accès. Les journalistes ont ainsi pu mieux comprendre l’architecture humanitaire mondiale et locale, et le rôle crucial de ces acteurs sur le terrain.

L’un des points forts de la formation a été la session animée par Varion Serant du FNUAP, qui a abordé la manière de couvrir les crises humanitaires de façon éthique, en respectant la dignité des victimes. Les participants ont étudié l’importance du consentement éclairé et les défis liés à la couverture de crises dans des contextes sensibles. Une attention particulière a été portée à l’éthique du groupe de communication d’urgence, essentielle pour garantir une information juste et responsable.

L’atelier a également abordé la protection des enfants et des femmes en situation de crise, avec des experts de Plan International, Save the Children et UNICEF. Les journalistes ont participé à des discussions sur les approches humanitaires en matière de protection de l’enfance et de prise en charge des victimes de violences basées sur le genre (VBG), des sujets particulièrement cruciaux dans les zones de crise.

Une session essentielle a été consacrée à la compréhension de l’insécurité alimentaire et de l’IPC (Indice de la Sécurité Alimentaire), animée par Tanya Birckbeck et Keita Abdou Karim. Les journalistes ont appris à communiquer efficacement sur l’insécurité alimentaire tout en luttant contre la désinformation. Des exercices pratiques ont permis aux participants de simuler la présentation des résultats d’enquêtes fictives sur l’insécurité alimentaire au public, ainsi que la rédaction d’articles sur le sujet.

Un autre volet clé de la formation a porté sur la désinformation, avec une étude de cas sur les incidents liés aux opérations du PAM. Pedro Rodrigues et Valery Daudier ont expliqué l’impact de la désinformation sur la perception publique et ont proposé des simulations où les médias jouent un rôle crucial dans la gestion de l’opinion publique pendant une crise.

L’atelier s’est conclu par un récapitulatif des points clés, dirigé par Claire Pressoir de l’OCHA. Cette formation a permis aux journalistes haïtiens d’acquérir des outils pratiques pour améliorer leur couverture des crises humanitaires, tout en respectant les principes éthiques essentiels pour informer le public de manière juste et responsable. Les participants ont quitté la session avec une meilleure compréhension des enjeux humanitaires, ainsi que des compétences renforcées pour maximiser l’impact de leurs reportages dans des contextes complexes et sensibles.

La rédaction.

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