La population de Léogâne se soulève et exécute des bandits
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Léogâne, Haïti – Dimanche 16 mars 2025, une opération menée conjointement par la Police nationale d’Haïti (PNH) et des habitants de Léogâne a conduit à la capture et à l’exécution de plusieurs bandits dans la localité de (Nan Koline). Les individus arrêtés ont été lynchés, puis brûlés par une population en colère.
Depuis plusieurs mois, les gangs armés sèment la terreur en Haïti. Port-au-Prince et plusieurs communes environnantes, telles que Delmas, Carrefour-Feuilles et Kenscoff, sont sous leur domination. Meurtres, viols, pillages et incendies de maisons poussent des milliers d’Haïtiens à l’exode.
Léogâne, située à une trentaine de kilomètres de la capitale, est récemment devenue un nouveau théâtre de violence. Face à l’inaction des autorités et à la menace grandissante, les habitants ont décidé de prendre les choses en main et de combattre eux-mêmes les criminels. L’opération du 16 mars marque une escalade inquiétante : une justice populaire radicale qui pourrait se généraliser à d’autres régions.
Jean-Michel, un habitant de Léogâne ayant participé à l’opération, témoigne :
« On en avait assez ! Ces bandits tuent nos familles, volent nos biens et violent nos femmes. Nous avons décidé de nous défendre, car personne ne le fera pour nous. »
D’un autre côté, un policier de la PNH, sous couvert d’anonymat, exprime son inquiétude :
« Il est vrai que la population en a marre, mais nous ne pouvons pas encourager ces actes de justice expéditive. Cela pourrait conduire à des règlements de comptes incontrôlables. »
L’embrasement de Léogâne est le reflet d’un pays à bout de souffle. L’État haïtien semble dépassé par la montée en puissance des gangs, qui dictent désormais leur loi dans plusieurs communes du pays. En l’absence d’une réponse ferme des autorités, la population s’organise et prend les armes, rétablissant un ordre par la force et la violence.
Ce phénomène rappelle tristement d’autres périodes d’instabilité en Haïti, où des milices populaires se sont formées pour pallier l’absence de l’État. Si cette situation persiste, le pays risque de sombrer dans un cycle infernal de représailles et de chaos généralisé.
L’État haïtien est-il encore capable de protéger ses citoyens ? La montée des violences et des actes de justice populaire à Léogâne pose une question cruciale : faut-il tolérer l’auto-défense lorsque l’autorité est absente ? Si certains voient ces lynchages comme une réponse légitime à la terreur, d’autres y perçoivent une dérive dangereuse vers l’anarchie.
Dans tous les cas, une chose est sûre : sans intervention rapide et efficace, Haïti risque de sombrer encore plus profondément dans le chaos.
La rédaction.
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