L’ INDDESC considère la situation socio-économique critique de la population comme inacceptable et formule des recommandations
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L’Institut National pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (INDDESC) a publié un communiqué de presse, daté de ce jeudi 28 novembre 2024, dans lequel son président, Me Frédo Jean Charles, appelle instamment l’État haïtien à prendre des mesures en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la population ainsi que du redressement économique.
Dans ce communiqué, l’INDDESC exprime sa profonde préoccupation face à l’indifférence des Conseillers Présidents face à la détresse aiguë de la population haïtienne. Selon cette structure, la situation chaotique actuelle, caractérisée par des crises sociopolitiques persistantes et une économie affaiblie, résulte de l’apathie des autorités, du mépris affiché envers la Constitution de 1987 et des violations répétées des traités internationaux ratifiés par Haïti, ainsi que de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948.
Cependant, INDDESC considère comme inacceptable la situation socio-économique préoccupante de la population, marquée notamment par l’augmentation du nombre de déplacés internes, les conditions de travail précaires des ouvriers de la sous-traitance, les faillites observées parmi les Petites et Moyennes Entreprises (PME), ainsi que la décapitalisation des « Madan Sara ». De nombreuses personnes souffrent actuellement ou se retrouvent appauvries, ne disposant pas du minimum vital, ce qui porte atteinte à leur droit à un niveau de vie décent.
Le peuple haïtien fait face à des conditions de pauvreté extrême, qui sont aggravées par la hausse des prix des carburants, le taux d’inflation élevé et la volatilité des prix des biens de première nécessité. Par ailleurs, le pays rencontre des difficultés dans l’importation de services ainsi que dans l’exportation de certains produits, lesquels pourraient potentiellement contribuer à l’amélioration de son solde commercial, qui a déjà enregistré plusieurs années de déficit, comme indiqué dans ce communiqué.
En conséquence, la monnaie locale continue de se déprécier par rapport aux devises étrangères. L’augmentation du taux du dollar contribue à un accroissement du taux d’inflation, ce qui entraîne une hausse des prix de l’essence dans les stations-service. Étant un produit essentiel, cette situation a un impact négatif sur le prix des biens de première nécessité en Haïti.
Dans ce contexte, l’INDDESC estime qu’il est impératif pour le gouvernement d’agir rapidement afin de donner la priorité à la résolution des problématiques d’insécurité alimentaire et économique, qui nécessitent une réponse immédiate. Pour atteindre cet objectif, l’INDDESC recommande aux membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ainsi qu’au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé de :
A) Mettre en place toutes les mesures requises pour atténuer les frustrations légitimes du peuple haïtien en facilitant le déblocage des principales voies de communication. Cela garantira la libre circulation des biens et des personnes, favorisant une reprise efficace des activités économiques et le déplacement des Madan Sara entre les différentes villes, contribuant ainsi au développement du commerce agricole;
B) Il est impératif de réduire immédiatement le prix de l’essence à la pompe. En effet, il est évident que l’ancien Premier ministre Ariel Henry a procédé à une augmentation significative des prix des carburants sans justification valable, alors que la tendance sur le marché international ne le justifiait pas. Par la suite, afin de justifier ses tarifs, il a déclaré que ceux-ci étaient destinés à couvrir les paiements dus au Venezuela en raison de la dette contractée dans le cadre de PetroCaribe. Ce règlement ayant été effectué, le gouvernement est désormais tenu de réduire le prix de l’essence à un maximum de 250 gourdes;
C) Demander à la Banque de la République d’Haïti d’imposer des sanctions à toute institution bancaire commerciale adoptant des pratiques inappropriées susceptibles de nuire à la circulation du dollar ou d’affecter la valeur de la gourde sur le marché;
D) Il est essentiel d’apporter un soutien aux victimes de l’insécurité, qui résident actuellement dans des abris temporaires dans des conditions indignes et inacceptables. À cet égard, il ne s’agit pas simplement de leur fournir un repas chaud, mais plutôt d’assurer une aide adéquate pendant que les forces de l’ordre, notamment la police et l’armée, s’efforcent de rétablir la sécurité et de restaurer l’autorité de l’État.
L’INDDESC formule ces recommandations à l’intention des autorités dans le but de préserver et de défendre, en conformité avec sa mission, les droits économiques et sociaux du peuple haïtien, afin de promouvoir un apaisement socio-économique durable. Il est de notoriété publique que la violence des gangs armés dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite a significativement aggravé la crise socio-économique du pays, comme en témoigne un taux d’inflation préoccupant de 29,3 % enregistré en août dernier, selon l’IHSI. Cette stagnation économique se manifeste notamment par une hausse significative des prix des produits locaux, une élévation injustifiée du coût des carburants, ainsi que par la disparition du commerce informel en raison de l’insécurité généralisée dans le pays.
L’urgence est indéniablement présente. Il est impératif que les différents acteurs de la société prennent pleinement conscience de leurs responsabilités, a conclu L’INDDESC.
La rédaction.
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