Haïti – L’ESPM-BO Monte au Front : Un appel urgent contre l’insécurité et pour les droits des travailleurs haïtiens
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Haïti – L’ESPM-BO Monte au Front : Un appel urgent contre l’insécurité et pour les droits des travailleurs haïtiens
Port-au-Prince, 1er mai 2025 —
Alors que le climat d’insécurité rend impossible les rassemblements publics traditionnels, Entè Sendikal Premye Me Batay Ouvriye (ESPM-BO) et plusieurs autres organisations syndicales du pays SOTA-BO, SOVASHG , SOKOWA ,SYNTRAC , SOTHECO et CEDOC,se sont réunies ce 1er mai dans un cadre confiné mais déterminé pour faire entendre la voix de la classe ouvrière haïtienne.
Cette année, au lieu d’organiser une marche, nous avons tenu une conférence-débat ainsi qu’une conférence de presse pour dénoncer l’insécurité et revendiquer le respect et la dignité des travailleurs, la conférence de presse a remplacé les marches de rue, rendues impossibles par l’intensification de la violence armée à travers la capitale.
Dans sa déclaration, Télémaque Pierre, coordonnateur général de l’ESPM-BO, a dressé un tableau sombre de la situation actuelle des travailleurs en Haïti. L’insécurité généralisée oblige de nombreuses familles ouvrières à fuir leurs quartiers, parfois habités depuis plusieurs décennies. « Nou pa kapab pile beton ane sa a », a-t-il affirmé, tout en soulignant que l’absence de manifestation dans la rue ne signifiait pas silence ni abandon de la lutte.
Parmi les revendications exprimées, les syndicalistes demandent la suspension immédiate du projet de loi sur l’assurance chômage, jugé inadapté à la réalité haïtienne. Ils dénoncent aussi la gestion opaque et inefficace de deux organismes clés de la sécurité sociale : l’ONA et l’OFATMA, appelant à la révocation immédiate de leurs dirigeants actuels.
« Nou pa vle ONA ak OFATMA privatize ! » a martelé M. Pierre, accusant ces institutions de ne plus servir les intérêts des travailleurs.
Autre point fort du discours : l’appel au gouvernement à respecter les engagements budgétaires, M. Pierre exige 2 500 gourdes comme salaire minimum, accompagné de dispositifs sociaux adaptés. « Fòk gouvènman an di ki kote kòb la ye », a exigé le dirigeant syndical.
L’ESPM-BO a également rappelé plusieurs victoires syndicales récentes, notamment la réintégration de travailleurs injustement révoqués dans des institutions comme, PALM apparel S.A,
MBI HAITI S.A, HANSAE HAITI S.A . Ces succès démontrent, selon l’organisation, l’efficacité d’une mobilisation ouvrière autonome et désintéressée.
« Nou pa mele ak okenn gwoup politik. Nou se sendika ki batay pou travayè », a insisté M. Pierre.
Ce 1er mai, même sans rassemblement massif dans les rues, les syndicalistes ont voulu rappeler le sens profond de cette journée : une date de résistance, de mémoire et de mobilisation. Résistance contre l’insécurité, contre le chômage de masse, contre les salaires de misère, et pour un salaire vital qui couvre les besoins essentiels : logement, transport, alimentation, éducation, santé.
La conférence de presse de l’ESPM-BO aura été un moment fort de solidarité syndicale dans un pays où les défis des travailleurs sont exacerbés par la crise sécuritaire et l’instabilité politique. Dans un contexte de précarité extrême, les syndicats réaffirment leur rôle central dans la défense des droits humains fondamentaux et appellent à une mobilisation constante, en toutes circonstances.
La rédaction.
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