Haiti/Élections 1990, 33 ans après, le système électoral n’est toujours pas modernisé
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16 décembre 1990, 16 décembre 2023, 33 ans après les plus grandes élections démocratiques d’Haïti, le Mouvement Point Final prône la modernisation du système électoral du Pays.
Un texte écrit par, Ulysse Jean Chenet
Effectivement les élections du 16 décembre 1990 représentent l’une des plus belles pages de l’histoire de la politique contemporaine d’Haïti et ce fut l’une des plus belles élections démocratiques de la Caraïbe en matière d’expression populaire.
C’est vrai, on ne peut pas dire que le système était parfait. Loin de là, parce qu’il y avait des irrégularités majeures dans l’inscription des candidats à tous les niveaux et aussi dans la proclamation des résultats.
Parce qu’il y avait une forme d’exclusion politique et de violation des droits politiques des partisans du régime dictatorial des Duvalier qui ne pouvaient pas participer aux élections suivant la loi électorale de 1990 et la Constitution haïtienne de 1987 ( Makout pa ladan l ). C’est-à-dire, si on voulait faire de la démocratie réellement dans le pays, on doit tenir compte de la voix et de l’égalité de chance de tout le monde. On devait éviter la marginalisation et l’exclusion d’un groupe pour son appartenance politique. D’ailleurs, ce sera plus tard, la cause du Coup d’État du Président élu, Jean Bertrand Aristide, 7 mois plus tard. Et, jusqu’à présent, la crise politique chronique que nous vivons actuellement dans le pays est une séquelle de la non inclusive des élections générales du 16 décembre 1990.
Par contre, en matière d’expression populaire, c’est pour la première fois qu’on a eu un taux de participation aussi élevée au cours d’une joute électorale en Haīti pour porter au pouvoir l’ancien prêtre de Saint Jean Bosco, Tipè a, Jean Bertrand Aristide, très jeune à l’époque avec un discours enflammant qui électrisait le peuple haïtien qui était à la recherche d’une vie meilleure et de justice sociale.
Dans les premières heures, tous les pronostics donnent la victoire à Jean Bertrand Aristide. Malgré, la communauté internationale jouait toutes sortes de cartes pour détourner l’expression de la majorité de la population haïtienne. Un fait qui jusqu’à présent nous empêche de connaître le pourcentage exact des voix obtenues par le Présent Aristide. Tantôt, on disait 67% , tantôt 76%, 80%, etc…
C’est pour vous dire que le système n’était pas tout à fait parfait, il y avait quand même des points d’ombre.
Mais, qu’on le veuille ou non, Aristide a remporté haut les mains les élections du 16 décembre 1990.
Malheureusement, le rêve du peuple haïtien n’était pas dans l’agenda du Président Aristide qui était de préférence un grand leader religieux, au lieu d’être un grand acteur politique.
33 ans plus tard, après environ 6 élections générales organisées dans le pays qui n’apportent rien au renforcement du système démocratique dans le pays, il est temps de parler de la réforme et de l’innovation en matière d’organisation des élections en Haīti.
C’est en ce sens que l’organisation Mouvement Point Final prône en vue de mettre fin à cette question du Conseil électoral provisoire qui est une cause fondamentale dans l’instabilité politique en Haïti à mettre en place de préférence, un Institut National Électoral d’Haïti (INEH) qui aura pour mission première d’organiser régulièrement des élections à tous les niveaux dans le pays. Mais aussi avec des missions secondaires de former des cadres techniques en matière électorale dans le pays, de mettre en place un service civique électoral avec les élèves du niveau secondaire dans le pays et de mettre un corps national de volontaires pour les élections en Haīti. Et même, de mettre sur pieds des ateliers locaux de fabrication des matériels électoraux dans le pays.
Ainsi, les élections coûteront moins d’argent au trésor public et auront un aspect inclusif et contribueront au développement social et économique du pays. Sans oublier de dire que cette manière nous permettra de rapatrier la souveraineté électorale et politique du Pays qui est un élément majeur pour favoriser la stabilité politique du pays qui est une condition sinequanone pour assurer le développement durable d’Haïti.
Donc, pour l’organisation Mouvement Point Final, 33 ans après les élections du 16 décembre 1990 , il est temps d’innover et de réformater le système électoral en Haīti qui est un handicap majeur pour le bon fonctionnement de la démocratie et la stabilité politique en Haïti.