États-Unis : le Texas veut maintenir ses barbelés contre les migrants
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États-Unis : le Texas veut maintenir ses barbelés contre les migrants
L’administration Biden menace de détruire les équipements installés par le gouverneur Abbott sur une portion de la frontière avec le Mexique. L’affaire devient nationale, Austin ayant reçu le soutien de dizaines d’autres États, rapporte AFP.
C’est un bras de fer digne de ces petits films d’Hollywood opposant braves autorités locales et agents fédéraux de Washington qui se joue en ce moment-même au Texas. Une histoire dans un décor réel, sur une portion de 4 kilomètres à la frontière sud avec le Mexique, sur la rive américaine du Rio Grande. Le gouverneur Greg Abbott, dans le cadre d’une opération baptisée « Lone Star » (l’Étoile solitaire, surnom de l’Etat), avait renforcé ce segment au moyen de fil de fer barbelé. Lundi, saisie en urgence par le département de la Justice, la Cour suprême américaine en a décidé autrement, en autorisant la Border Patrol, dépendant de Washington, à détruire cet équipement, à la suite de plusieurs noyades. Un petit tremblement de terre dans la vie politique du pays alors que l’immigration est, après le coût de la vie, le sujet qui intéresse le plus les Américains à l’approche de l’élection présidentielle.
Abbott, le très droitier gouverneur du Texas, a d’ores et déjà prévenu que non seulement il ne retirerait pas la barrière de barbelés, mais a ajouté que les effectifs de la garde nationale de son État continueraient, au mépris de la décision de la plus haute juridiction américaine, d’en installer davantage, faisant du contrôle de la frontière une compétence de son État et non une compétence fédérale. C’est précisément ce point que les juges de la Cour suprême (à majorité conservatrice pourtant) ont invalidé à Washington. Un affront pour le Texas qui a mis en place, depuis 2021, ce vaste programme de lutte pour faire face à l’afflux de migrants, parmi lesquels des membres des cartels, ainsi qu’au trafic de centaines de millions de doses de Fentanyl, ce puissant opiacé de synthèse responsable chaque année de dizaines de milliers de morts par overdose outre-Atlantique.
L’été dernier, Joe Biden, était déjà monté au créneau pour empêcher le Texas de superviser lui-même la sécurisation des 1930 kilomètres de frontière avec le Mexique.
L’été dernier, Joe Biden, était déjà monté au créneau pour empêcher le Texas de superviser lui-même la sécurisation des 1930 kilomètres de frontière avec le Mexique. Greg Abbott avait également installé dans le Rio Grande, une barrière flottante longue de plusieurs centaines de mètres et constituée de bouées, à proximité d’Eagle Pass. Dans cette seule ville, pas moins de 270000 migrants illégaux ont été interpellés en 2023, soit un clandestin sur dix franchissant la frontière sud ! Le président démocrate avait alors envoyé une lettre comminatoire au gouverneur républicain expliquant que « cette barrière flottante posait un risque pour la navigation, pour la sécurité publique, et présentait aussi un péril humanitaire ». Abbott s’était fendu d’une courte réponse sur X : « Le Texas dispose d’une autorité souveraine pour défendre sa frontière. »