Défenseurs Plus met l’accent sur les violences numériques lors de la Journée internationale des droits de l’homme

Défenseurs Plus met l’accent sur les violences numériques lors de la Journée internationale des droits de l’homme

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme célébrée le 10 décembre, le collectif Défenseurs Plus a organisé, ce mardi 9 décembre 2025 à Pétion-Ville, une activité spéciale réunissant organisations de la société civile, universitaires, journalistes, experts et représentants d’institutions nationales et internationales. Cet événement s’inscrivait également dans le cadre de la clôture de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG).

Dans son discours d’ouverture, Ulrick Tintin, responsable des affaires juridiques de Défenseurs Plus, a rappelé la portée symbolique et militante du 9 décembre, journée mondiale dédiée aux défenseurs des droits humains.

« Ce n’est pas une simple date, mais une journée qui nous oblige », a-t-il déclaré, évoquant les violations massives, l’insécurité et les nouvelles formes de violences, notamment les violences numériques contre les femmes et les filles, devenues préoccupantes en Haïti. Il a souligné que l’espace virtuel, censé être un lieu de liberté, se transforme trop souvent en un « espace de peur » marqué par le cyberharcèlement, le chantage, la diffusion non consentie d’images et une absence totale de cadre légal adapté.

Cette année, l’organisation a choisi de mettre l’accent sur le thème « Internet sans violence », afin d’explorer les enjeux liés à la violence numérique, aux inégalités de genre et à la protection des droits humains dans les espaces virtuels.

Ulrick Tintin a annoncé une journée de réflexions comprenant :

une radiographie de la situation actuelle des droits humains en Haïti,

un exposé sur les violences numériques et leurs défis juridiques,

un bilan du travail des défenseurs et défenseuses,

et un moment culturel destiné à nourrir la cohésion.

Il a affirmé espérer trois résultats majeurs : une meilleure compréhension des enjeux, une prise de conscience collective de la violence numérique, et le renforcement des alliances autour de la défense des droits humains.

Invité à prendre la parole, Arnaud Royer, représentant du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme (HCDH), a précisé le double mandat de son bureau en Haïti : un mandat du Conseil de sécurité et un autre du Conseil des droits de l’homme.

Il a expliqué que son équipe travaille à alerter les autorités, la population et la communauté internationale sur les violations,

documenter les tendances et identifier les acteurs de la violence,

accompagner les autorités haïtiennes, notamment dans la mise en place des pôles judiciaires spécialisés créés en 2025, chargés d’enquêter sur les crimes financiers et les crimes de masse, dont les violences sexuelles,

appuyer la police haïtienne pour renforcer la lutte contre les violences sexuelles et rapprocher les commissariats des victimes,

soutenir les organisations nationales de défense des droits humains, dont Défenseurs Plus.

Arnaud Royer a insisté sur le fait que le HCDH « crée des espaces », mais que ce sont les organisations haïtiennes qui doivent occuper ces espaces et porter leur propre vision. Il a également rappelé l’importance de célébrer la Déclaration universelle des droits de l’homme, même lorsqu’elle est quotidiennement violée :
« La Déclaration est une vision et un rappel d’où l’humanité vient, afin de mieux construire son présent et son avenir ».

À travers cette journée de travail, Défenseurs Plus et ses partenaires ont réaffirmé leur volonté de défendre les droits humains dans un contexte national marqué par l’insécurité, l’impunité et la fragilisation des institutions. Les organisateurs souhaitent que cet échange contribue à mieux outiller les acteurs engagés et à positionner la lutte contre les violences numériques comme un enjeu prioritaire en Haïti.

La rédaction.