BRICS : le Venezuela dénonce le veto du Brésil à son intégration au groupe
Le Venezuela, qui aspirait à rejoindre le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) lors du sommet de Kazan en Russie, a dénoncé, le jeudi 24 octobre, le veto opposé par le Brésil à son admission, qualifiant cette décision d’« agression », a rapporté « Le Monde ».
C’est « une action qui constitue une agression contre le Venezuela et un geste hostile. Le peuple vénézuélien ressent de l’indignation et de la honte face à cette agression inexplicable et immorale du ministère brésilien des affaires étrangères, qui maintient la pire des politiques de Jair Bolsonaro contre la révolution bolivarienne », a encore fustigé le ministère.
Les relations entre Brasilia et Caracas se sont tendues ces dernières semaines après la réélection contestée en juillet du président Nicolas Maduro au Venezuela, où l’opposition crie à la fraude et revendique la victoire. Les deux pays avaient rompu leurs relations en 2019 pendant les années Bolsonaro (2019-2022), mais les relations diplomatiques avaient repris début 2023 avec le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Celui-ci, qui a tenté d’être un médiateur dans la crise politique vénézuélienne, proposant vainement un nouveau scrutin, n’a toujours pas reconnu la réélection de M. Maduro. Il demande, comme l’opposition vénézuélienne, la publication des procès-verbaux des bureaux de vote.
Interrogé sur le différend entre Brasilia et Caracas à Kazan, le président russe, Vladimir Poutine, proche allié de M. Maduro, avait dit « espérer que la situation se règle », insistant toutefois sur le fait qu’un consensus était indispensable pour qu’un nouveau pays soit admis dans les BRICS. « Le Venezuela lutte pour son indépendance, pour sa souveraineté. Nous considérons que le président Maduro a gagné les élections et les a gagnées honnêtement. Et nous lui souhaitons de réussir », avait ajouté M. Poutine.
Empétré dans une interminable crise économique aggravée par les sanctions américaines, imposées en raison de la « répression » de l’opposition, le Venezuela cherchait depuis des mois à intégrer les BRICS, M. Maduro répétant inlassablement son attachement à un « monde multipolaire » et son hostilité à Washington. Le Conseil national électoral, considéré comme étant aux ordres du pouvoir, a déclaré M. Maduro vainqueur de la présidentielle, sans toutefois donner le détail des votes. L’institution dit avoir été victime d’un piratage informatique.
La relation entre Caracas et Brasilia s’est encore aggravée en septembre, quand le Venezuela a révoqué l’autorisation donnée au Brésil de représenter l’Argentine dans le pays, et notamment de gérer la résidence de l’ambassade où sont réfugiés six cadres de l’opposition vénézuélienne depuis mars. Brasilia, qui gérait la résidence depuis août et la rupture des relations diplomatiques entre le Venezuela et l’Argentine, avait rappelé à Caracas « l’inviolabilité des installations de la mission diplomatique argentine », alors cernée par la police.
La rédaction.