7 JUILLET 2021 7 JANVIER 2025 L’ASSASSINAT DE JOVENEL MOÏSE, 42 MOIS PLUS TARD. : J’AVOUE QUE J’AI COMPRIS
Nous sommes un média indépendant. Pour soutenir notre initiative, nous vous invitons à faire un don de 10 dollars à Réalité Info. Vous pouvez effectuer votre contribution via UNIBANK, sur le compte au nom de Valescot Wilgins, ou par Mon Cash au numéro +509 37 68 84 54. Merci de votre soutien.
7 JUILLET 2021
7 JANVIER 2025
L’ASSASSINAT DE JOVENEL MOÏSE, 42 MOIS PLUS TARD. :
J’AVOUE QUE J’AI COMPRIS
L’ex-Président de la République, Jovenel MOÏSE, est assassiné crapuleusement dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, en sa résidence privée de Pèlerin 5. non loin de Petion ville.
Entre le 7 juillet 2021 et aujourd’hui janvier 2025, c’est plus de trois (3 ) ans, soit précisément, quarante- deux (42) mois depuis que des politiciens et des « oligarques corrompus » (terme propre à Jovenel MOÏSE) en accord visiblement avec une frange de la communauté internationale ont décidé d’éliminer physiquement un chef d’Etat chez nous, encore en fonction, après l’avoir diffamé et lapidé dans la presse, afin de pouvoir mieux préparer les esprits et toute l’opinion publique au crime qui allait se produire dans la nuit du 6 au 7 juillet.
Il n’y a pas de doute que toutes sortes de tentatives ont été faites entretemps pour brouiller les pistes, y compris les disparitions successives de dossiers incendiés, bousillés, violés , pillés, vandalisés, au Parquet de Port au Prince. Alors que tout cela devrait amener la justice haitienne à trancher au lendemain de ce crime sauvage et lequel crime marquera longtemps notre société.
On en sera si profondément marqué que plus de trois (3) ans plus tard, non seulement la justice ne cesse de piétiner, de marquer des pas sur place, mais , la population haïtienne toute entière a quasiment payé de son sang, les conséquences de cette manière cruelle de déstabilisation politique et socio-économique qui n’arrange en réalité que celles et ceux qui seraient probablement les maîtres du crime et les complices.
Toutes les classes socio professionnelles ont laissé leur peau entre juillet 2021 , mois du crime contre Jovenel MOÏSE et ce 7 janvier 2025 . Entre avoir été kidnappées, battues et humiliées par les gangs, avoir été enfermées chez nous comme de vulgaires prisonniers auxquels il n’était réservé que la fameuse caverne de Platon parfois. Tandis que les gangs , les chefs de gangs, et leurs alliés, circulent toujours en toute impunité. A nous, il ne reste comme bouée de sauvetage que cette nouvelle invention de l’hélicoptère-taxi qui n’a que faire de nous , de notre gueule ou de nos urgences de déplacements en province, si l’on ne dispose pas d’un pactole de 3200 dollars us, on meurt toutes et tous, sur place, criblés de bals, calcinés, bwa kale, livrés à nous-mêmes, sans le minimum de service social et de service public.
« Nous mourrons tous… »
dirait Jacques Roumain, auteur de Gouverneurs de la Rosée.
Entretemps, selon les rapports des institutions internationales, c’est plus de 5000 personnes qui ont été assassinées concrètement comme aux temps du coup d’Etat de 1991 à 1994, et de la grave crise politique allant de février 2004 à Avril 2004 consécutive au putsch contre le Président Aristide.
Soit un total 15. 000 morts au minimum enregistrées sur ces trois (3) moments politiques différents dans notre pays :
– 1991 -1994 (6000 morts)
– 2004 (plus de 4000 morts)
– 2021 – janvier 2025
(à nos jours, on parle jusqu’ici de 5000 morts ) .
Par ailleurs, selon L’OMS, Organisation internationale de la Migration, il s’agit de 11000 personnes à avoir été obligées de fuir leur domicile , de leur résidence, pour se retrouver exposées à toutes sortes d’humiliations soit dans leur pays, chez des amis ( ies), des parents, des voisins (es) , dans des camps de fortune ou, enfin, à l’étranger.
De la part de la communauté internationale qui gère tout et le contraire de tout dans notre petit pays mis à genoux, les institutions policières reçoivent des chars blindés pour combattre, dit-on, l’insécurité, tandis que les gangs de plus en plus puissants reçoivent pour leur part, des contre-chars blindés dans un pays toutes les frontières, maritimes, terrestres ou aériennes sont fermées et que l’Etat en soi, est quasiment sous embargo général. Exactement comme en 1993-1994.
En matière de coopération, il s’agit à chaque fois de donner à Haiti , le poison et de donner aux gangs, l’antidote. Il y a mieux, on donne à Haiti, la solution et on donne aux Gangs hyper équipés, le problème. En matière d’utilisation des talents meurtriers des gangs, c’est tout un savoir faire et c’est même, un es logique de transmissions valeurs, puisque les gangs préparent eux , des pépinières qui sauront de leur côté, comment bousiller les générations futures. On dirait donc une véritable chaîne de souffrances .
Il faut préciser que les gangs chez nous, depuis l’assassinat de Jovenel MOÏSE, contrôlent les frontières, ils contrôlent la mer , les voies terrestres et même, les airs. Ils contrôlent d’abord et avant tout, la communication publique et la.communication stratégique et communautaire.
De fait, c’est quoi le plan pour Haïti ?
C’est quoi le projet ?
C’est quoi, les perspectives et surtout, qu’est-ce qui se passe exactement dans la tête du « Blanc « , du « Boss », pour nous traiter ainsi et orchestrer ce pareil supplice , ce pareil crime et châtiment » comme dirait
» Dostoïevski, contre nous, avec la complicité de nos élites nationales qui crèvent elles aussi au bout du compte ?
Pourquoi traiter nos compatriotes comme ils le font :
Des moins que rien…
Des sauvages…
Des barbares
Des illettrés
Des idiots…
Pourquoi, nous, on accepte sans broncher de jouer à ce jeu macabre avec nos ennemis traditionnels quitte à ne vouloir que leur faire plaisir et sans cesse ?
Pourquoi tant de souffrances infligées à tout un peuple qui ne le mérite pas du tout, même si nos propres élites, tant politiques, économiques qu’intellectuelles, sont elles-mêmes souvent coupables en ayant leurs mains sales, de merde et de sang, plongées jusqu’aux coudes…. selon les propos empruntés au philosophe, Jean Paul Sartre ?
A quoi sert l’Etat dans cette mascarade de démocratie adaptée à Haiti, et dans cette page tournée , du maître du gâteau habituel, au gâteau qui change de maître, apparemment ?
Entre le Kenya anglo-saxon, la Caricom constituée d’anciennes colonies anglaises qui tente de prendre nouvellement le relai de la néo-colonisation haïtienne et enfin, la Jamaïque (anglophone) incluant ses pirates de mer , qui tente depuis quelque temps de contrôler les dérives de la mer des Caraïbes, en matière de circulation de la drogue, en matière de circulation aussi des armes et toute cette vague d’insécurité régionale planifiée, on n’en serait pas étonné, et il n’y a pas de doute non plus qu’Haïti ne serait plus , un jour ou l’autre, l’arrière-cour des États-unis , comme l’autre l’avait si bien acclamé un 15 octobre 1994, mais plutôt, celle du Royaume-Uni , purement et simplement.
Et la langue anglaise alors ?
On parlera anglais bientôt, n’est-ce pas ?
Et le voisin américain, lui aussi, connait bien l’anglais. N’est-ce pas ?
Avec ou sans notre langue française en déclin, le voisin arrivait bien pourtant à comprendre le b / a – ba de nos cris , et de nos chaos conçus, planifiés et généralisés. Chaos tout de même extrêmement dangereux pour une bonne partie de cette région, pour une partie du Continent et même plus loin que notre continent.
Tiens, qu’avons -nous fait de la question linguistique. Or, il y avait déjà les aigles sur nos petites épaules ?
Comment être, comment loger à l’arrière-cour du pays le plus puissant de la planète et crever comme des chiens.?
La guerre entre le pôle Nord et le pôle Sud, entre l’Ouest et l’Est, cette guerre n’a pas commencé aujourd’hui. On n’a jamais vécu dans la stabilité. Et le problème n’a jamais été nous uniquement, de notre unique ressort, comme on dit….
Mais, qui sont ces mains invisibles ?
Ce sont autant de questions, comme des petits points à l’infini….
Ce sont autant d’infinis….
Au-delà de tout cela, et au-delà en particulier, de l’assassinat inacceptable de Jovenel MOÏSE pour lequel on attend encore justice, je me suis souvent posé en moi-même , cette question quand j’assiste impuissant à l’implantation de ce nouveau plan macabre sous nos yeux, et qui depuis les quatre (4) dernières années, consiste à faire courir par-ci , par-là , à faire trébucher, à faire crever, ici et là, nos populations haïtiennes dans leur propre pays, sur leur propre territoire ou en terre étrangère, je me demande ceci :
Qu’est-ce que Jean Jacques Dessalines a encore fait au-delà du 17 octobre 1806, pour que cela soit ses dignes filles et ses dignes fils qui ne cessent aujourd’hui d’en payer le prix fort,
220 ans plus tard ….?
Quelle est cette forme de Nouveau Monde qu’on veut nous infliger ?
Et pour finir, Jovenel MOÏSE aurait-il été un obstacle quelconque dans la réalisation de ce plan « macabre » actuel, en cours, au moins , tel qu’il est servi, comme apéritif ?
Justice pour
Jovenel MOÏSE.
Port au Prince
Le 7 janvier 2025
Pradel Henriquez
Ancien ministre de la culture et de la communication.