Un an après la nomination du ministre Antoine Augustin : Le REDRESEH tire la sonnette d’alarme sur l’échec du système éducatif haïtien
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Un an après la nomination du
ministre Antoine Augustin : Le REDRESEH tire la sonnette d’alarme sur l’échec du système éducatif haïtien
Port-au-Prince, le 14 juin 2025.- le vendredi 13 juin 2025 à Delmas 33, le Regroupement des Enseignants pour la Défense et la Réforme du Système Éducatif Haïtien (REDRESEH) a tenu une conférence de presse très attendue, pour dresser le bilan accablant de la première année de gestion du ministre de l’Éducation nationale, Antoine Augustin.
Sous le thème provocateur « 1 an de gestion du ministre Augustin ANTOINE au MENFP, quel bilan ? », le REDRESEH a réuni journalistes et éducateurs afin d’analyser les actions, les échecs et les promesses non tenues de l’actuel ministre. Cette rencontre s’est voulue être un appel citoyen à la responsabilité, à la transparence et à l’action urgente.
Le coordonnateur national du REDRESEH, Wilnord Dominique, a ouvert la séance d’une voix grave et révoltée :
« Depuis sa nomination le 12 juin 2024, que peut-on objectivement retenir de la gestion du ministre Augustin ? »
Il a souligné quelques points positifs tels que certaines nominations dans les directions départementales, mais a aussitôt dénoncé l’absence de réforme structurelle, l’échec des promesses salariales, l’inexistence d’un programme clair, et une gouvernance éducative locale paralysée.
« Aucun professeur n’a été nommé de manière régulière. Le salaire de base de 18 000 gourdes reste inchangé. Les cartes de débit promises depuis février n’ont jamais été livrées. »
Wilnord Dominique a vivement condamné le flou autour de 5 milliards de gourdes annoncés pour soutenir les familles d’élèves et la relocalisation d’écoles. Aucun parent interrogé dans les départements concernés ne confirme avoir reçu cette aide.
Le REDRESEH appelle formellement à L’unité de lutte contre la corruption (ULCC) à ouvrir une enquête sur ces fonds publics présumés détournés, affirmant que « le silence administratif alimente la corruption ».
Prenant la parole à son tour, Kicheny Alexis, responsable des finances du REDRESEH, a qualifié le ministre Augustin de “grosse déception pour toute la communauté éducative.”
« Antoine Augustin est un professeur de carrière, nous avions cru en lui. Mais au lieu de valoriser l’enseignement, il nous a trahis avec des promesses creuses et une absence totale de résultat. »
Il a souligné l’ironie du slogan officiel du ministère :
« Restaurer l’autorité de l’école »
en demandant :
« Quelle autorité ? Où est le respect pour les enseignants ? Où est la transformation du système ? »
L’un des points les plus alarmants abordés : la situation dramatique des écoles relocalisées. Des enfants suivent les cours dans des conteneurs, sous la chaleur, sans eau, ni toilettes, ni mobilier adéquat.
« Comment peut-on parler de qualité d’enseignement dans de telles conditions ? », a lancé Alexis, dénonçant également l’absence de soutien médical pour les enseignants et les déblocages budgétaires “orientés vers des intérêts obscurs”.
Face à cette année académique chaotique, marquée par une grève débutée le 6 janvier 2025 et toujours en cours, le REDRESEH a lancé une mise en garde sévère :
« Si rien ne change dans les jours à venir, nous ne permettrons pas la tenue normale des examens officiels. »
Une manière de signifier au ministère qu’aucun examen ne saurait légitimer un bilan scolaire inexistant.
Dans ce sens, le REDRESEH a appelé le ministre à prendre ses responsabilités :
« Si vous ne pouvez pas livrer les résultats attendus, ayez le courage de partir. Prenez votre valise et laissez la place à ceux qui veulent travailler. »
Dans un ton grave et solennel, les intervenants ont exprimé la colère, mais aussi la détermination de tout un corps éducatif en quête de respect, de justice et de changement.
La rédaction.
