Lula contre Trump : le Brésil promet des représailles économiques en cas de hausse des taxes américaines
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Lula contre Trump : le Brésil promet des représailles économiques en cas de hausse des taxes américaines
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a lancé un avertissement sans équivoque jeudi à l’encontre des États-Unis. Réagissant aux rumeurs d’une possible augmentation des taxes douanières sur les produits brésiliens par l’administration Trump, le chef d’État a affirmé que le Brésil répondrait par une stricte « réciprocité ». Une déclaration qui attise les craintes d’un nouvel épisode de tensions commerciales entre les deux puissances économiques.
Dans un discours prononcé lors d’un forum économique à Brasilia, Lula a martelé : « Si le président Trump décide d’alourdir les taxes sur nos exportations, nous ferons de même. Le Brésil ne se laissera pas intimider. » Cette sortie intervient dans un contexte où Donald Trump, candidat à la présidentielle américaine de 2024, a récemment évoqué la possibilité de durcir sa politique commerciale, notamment pour protéger l’industrie nationale.
Les relations commerciales entre les deux pays, historiquement marquées par des accords agroalimentaires et technologiques, pourraient ainsi entrer dans une phase critique. Le Brésil exporte chaque année pour plus de 30 milliards de dollars de produits vers les États-Unis (soja, viande bovine, café, minerais), un secteur clé pour l’économie brésilienne. À l’inverse, le géant sud-américain importe des équipements industriels, des carburants et des produits chimiques américains.
Les analystes redoutent un scénario semblable à la guerre commerciale sino-américaine de 2018-2019, qui avait perturbé les marchés mondiaux. Pour Marcos Lima, économiste spécialiste des relations internationales, « Lula envoie un signal fort : il ne veut pas être perçu comme faible face à Trump. Mais une escalade tarifaire nuirait aux deux pays, déjà fragilisés par des défis internes. »
Si la Maison-Blanche n’a pas encore réagi officiellement, certains sénateurs républicains ont qualifié la déclaration de Lula de « provocatrice ». Pourtant, le président brésilien, connu pour son pragmatisme, a également laissé entrevoir une porte ouverte au dialogue : « Nous préférons négocier, mais nous sommes prêts à défendre nos intérêts. »
Les Bourses de São Paulo et de New York ont réagi avec prudence à ces annonces, affichant une légère baisse dans les secteurs concernés. Les agriculteurs brésiliens, principaux concernés par d’éventuelles taxes, s’inquiètent déjà d’une baisse de compétitivité face aux concurrents argentins ou européens.
Alors que Donald Trump multiplie les prises de position protectionnistes dans sa campagne, la balle est désormais dans le camp américain. Reste à savoir si les deux présidents, connus pour leur caractère entier, parviendront à éviter un affrontement coûteux… ou s’ils choisiront la voie de la confrontation.
La rédaction.
