Haïti formalise son avenir : un protocole historique pour sortir les MPME de l’ombre et reconnaître la force économique des femmes
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Haïti formalise son avenir : un protocole historique pour sortir les MPME de l’ombre et reconnaître la force économique des femmes
Par RÉALITÉ INFO – Pétion-Ville, 11 avril 2025
C’est une nouvelle page de l’histoire économique d’Haïti qui s’est écrite ce jeudi 11 avril à Pétion-Ville. Dans les locaux de la Fédération Haïtienne des Petites et Moyennes Entreprises (FHAPME), un protocole d’accord d’une portée inédite a été signé entre le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) et la FHAPME, marquant le début d’une offensive nationale pour la formalisation des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) évoluant dans le secteur informel. Ce protocole, fruit d’un long plaidoyer, vise à structurer, encadrer et soutenir un pan entier de l’économie haïtienne trop longtemps ignoré.
À l’initiative de cette démarche historique se trouvent des acteurs engagés, dont la présidente de la FHAPME, Marie Yanick Mézil Lherisson, qui a lancé un appel fort :
« Ce que nous lançons aujourd’hui n’est pas une simple signature. C’est une déclaration de guerre à l’exclusion économique. »
Elle a souligné avec conviction que les MPME, souvent marginalisées, constituent le cœur battant de l’économie nationale. La formalisation de ces entreprises représente une clé essentielle pour une croissance équitable, inclusive et durable.
Le protocole signé s’articule autour de quatre axes majeurs :
1. Formalisation accélérée des entreprises membres de la FHAPME avec un allègement de 54 % des frais d’enregistrement sur un an.
2. Renforcement de la coopération entre MCI et FHAPME pour favoriser l’accès aux services d’appui, marchés publics et programmes économiques.
3. Programmes de formation et sensibilisation sur la conformité réglementaire.
4. Accès élargi au financement, via un programme de recapitalisation et des crédits commerciaux.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, James Monazard, a martelé :
« Nou pa pale pou pale. Se reyalite n ap viv. »
Il a souligné que la formalisation, la formation et le soutien financier constituent désormais les piliers de la politique publique en matière d’entrepreneuriat, annonçant dans la foulée un plan national en faveur de l’entrepreneuriat féminin et un programme dédié aux jeunes entrepreneurs de moins de 40 ans.
Ce protocole est aussi le fruit d’un engagement sans relâche porté par la citoyenne Yannick Mézil, reconnue pour sa lutte en faveur de l’autonomisation économique des femmes, en particulier dans le secteur informel. Le conseiller présidentiel Louis Gérald Gilles, fervent soutien du projet, a rendu hommage à son travail :
« Il est temps de donner un cadre, un financement, un avenir à ces milliers de femmes et d’hommes qui font tourner l’économie du pays. »
Dans un témoignage émouvant, il a évoqué les racines modestes de sa famille :
« Ma mère était une madansara. Aujourd’hui encore, ce sont les femmes qui, face au chômage, innovent, se battent, et soutiennent leurs foyers. »
Le conseiller a salué le soutien du Président Fritz Jean, qui a intégré l’initiative dans le budget rectificatif, et celui des ministres Monazard, Jambriel (Finances) et Alfred Betelou (Coopération externe), qui ont tous appuyé la démarche.
Ce protocole officialise enfin l’importance d’un secteur représentant près de 80 % des MPME du pays. En leur offrant un cadre légal, un accès au financement et un accompagnement technique, l’État haïtien envoie un signal fort : les oubliés du système deviennent les piliers de la relance nationale.
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