L’ONU impose de nouvelles sanctions aux gangs en Haïti
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L’ONU impose de nouvelles sanctions aux gangs en Haïti
Port-au-Prince, 9 juillet 2025.- Face à une crise sécuritaire qui ne cesse de s’aggraver, les Nations Unies ont élargi leur liste de sanctions à deux des groupes criminels les plus redoutés d’Haïti : Viv Ansanm et Gran Grif. Cette décision intervient dans un contexte de violences généralisées qui ont déjà causé la mort de plus de 2 000 personnes depuis le début de l’année, selon les informations rapportées par le Miami Herald.
La coalition Viv Ansanm, considérée comme la plus puissante du pays, contrôle désormais près de 90 % de la capitale, Port-au-Prince. Elle s’étend également vers le Plateau Central et les zones frontalières avec la République dominicaine, aggravant une situation déjà alarmante. De son côté, Gran Grif sème la terreur dans le Bas-Artibonite, autrefois grenier agricole du pays.
Ces deux groupes avaient déjà été désignés comme organisations terroristes étrangères et mondiales en mai dernier par l’administration Trump. L’ONU a désormais emboîté le pas, les plaçant sous sanctions internationales dans l’espoir de freiner leur expansion et de couper leurs réseaux financiers.
La conséquence immédiate de cette montée de violence est le déplacement massif des populations. La semaine dernière, plus de 16 000 personnes ont été forcées de fuir leur domicile dans le Plateau Central, selon l’Organisation des Nations Unies. Ces déplacés viennent s’ajouter au 1,3 million de personnes déjà sans abri à travers le pays.
« Ces événements reflètent la détérioration continue de la situation sécuritaire en Haïti, qui aggrave les besoins humanitaires dans un pays où la moitié des déplacés sont des enfants », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
La situation est particulièrement critique pour les femmes et les filles, exposées à des risques élevés de violences sexuelles et sexistes dans les camps de fortune. Malgré les efforts déployés par les agences humanitaires, les besoins sur le terrain dépassent largement les ressources disponibles.
Entre janvier et mars 2025, l’ONU et ses partenaires ont pu distribuer de l’aide alimentaire à plus de 720 000 personnes, fournir des abris d’urgence à 25 000 déplacés, et permettre à 170 000 personnes d’accéder à de l’eau potable. Mais ces efforts restent largement insuffisants.
« Le manque de financement compromet gravement notre capacité à répondre aux besoins croissants du peuple haïtien », a déploré Dujarric. « Sur les 908 millions de dollars nécessaires, moins de 75 millions ont été reçus. Il s’agit de l’appel humanitaire le moins financé de toutes nos opérations dans le monde. »
Le Miami Herald, qui suit de près l’évolution de la crise haïtienne, souligne que l’effondrement de l’État haïtien, combiné à l’inaction prolongée des autorités locales et internationales, laisse le terrain libre aux gangs pour renforcer leur emprise sur le territoire national.
Dans l’attente d’une intervention internationale effective, la population haïtienne reste livrée à elle-même, prise au piège entre la violence des gangs et l’indifférence des puissances.
La rédaction.


