Sterline Civil : l’illusion du mandat au détriment du FNE
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Révoquée après sept mois à la tête du Fonds National de l’Éducation (FNE), Sterline Civil persiste et signe. Dans une longue correspondance adressée à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), l’ex-directrice dénonce une « décision arbitraire » et exige sa réintégration immédiate. Elle brandit le droit, la jeunesse haïtienne et jusqu’à « l’Histoire » pour présenter sa révocation comme une atteinte institutionnelle.
Pourtant, l’argumentaire de Sterline Civil s’effondre face à une réalité politique incontournable : dans un régime transitoire, aucun responsable ne peut se considérer propriétaire d’un mandat intangible. Les directeurs généraux de la Police Nationale (PNH), de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) ou encore d’autres institutions stratégiques ont eux aussi été révoqués, sans pouvoir opposer un prétendu droit acquis. Penser le contraire relève d’un déni de la conjoncture.
Au-delà de cette bataille juridique, le passage de Sterline Civil au FNE reste marqué par un constat accablant : l’immobilisme. Aucun projet structurant, aucun progrès significatif pour améliorer l’accès à l’éducation. L’institution, censée financer la scolarisation universelle, est demeurée engluée dans ses faiblesses. Plus grave encore, des soupçons de détournements et de mauvaise gestion ont terni sa courte gestion, sans jamais recevoir de réponse claire.
La lettre qu’elle adresse à la CSCCA sonne moins comme un appel au respect des institutions que comme une manœuvre personnelle pour sauver son fauteuil. À force de se poser en victime, Sterline Civil en oublie que la mission du FNE est de soutenir des milliers d’enfants privés d’école, non de servir de tremplin à des ambitions individuelles.
Dans ce contexte, son éviction ne surprend personne. Elle s’inscrit dans une série de changements opérés au sommet de plusieurs institutions sous la transition actuelle. Croire que son cas relève de l’exception, c’est faire abstraction du caractère provisoire du pouvoir en place, qui n’a jamais prétendu fonctionner comme un régime élu.
En transformant sa révocation en pseudo-croisade républicaine, Sterline Civil se ridiculise aux yeux de l’opinion publique. Son bilan restera associé non pas à une avancée pour l’éducation, mais à une gestion stérile et entachée de soupçons. Loin d’incarner la défense de l’État de droit, son combat apparaît comme la défense d’un privilège perdu.
La rédaction.