Sortie de crise en Haïti : Moïse Jean-Charles et Claude Joseph écartés de l’avant-scène par le PVD
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Sortie de crise en Haïti : Moïse Jean-Charles et Claude Joseph écartés de l’avant-scène par le PVD
Delmas, 1er décembre 2025.- Le Pati Vizyon Dayiti (PVD) a durci le ton à l’égard du processus de transition et des acteurs qui prétendent le conduire. Lors d’une conférence de presse ce lundi à Delmas, les dirigeants du parti ont présenté une alternative politique structurée tout en récusant la légitimité des protagonistes de l’ancienne classe dirigeante.
Au centre de la charge, le secrétaire exécutif Jean Sony a ciblé l’accord récemment conclu impliquant Moïse Jean-Charles et Claude Joseph. Il a reconnu que ces personnalités « ont leur place dans le débat national, mais certainement pas à l’avant-scène », estimant que leur responsabilité historique dans l’effondrement des institutions les disqualifie pour occuper un rôle de premier plan dans la conduite d’une sortie de crise.
Le PVD s’oppose fermement à la formation du « Consensus politique pour le redressement national et la réorientation de la transition », portée notamment par les mouvements EDE et Pitit Dessalines. Si la proposition de désigner simultanément un président et un Premier ministre peut ouvrir un débat, le parti juge que ses promoteurs manquent de crédibilité morale et politique pour en assurer la mise en œuvre.
De son côté, la porte-parole Moremy Rose Joëlle a fustigé l’absence de résultats concrets depuis 2021 : détérioration de la sécurité, flambée des prix, multiplication des violences y compris contre les femmes et les mineurs, et effondrement des services publics. Le PVD remet en question la gestion du Conseil présidentiel de transition et réclame des éclaircissements sur l’emploi de fonds alloués à un référendum qui n’a jamais eu lieu.
Le parti alerte sur la paralysie d’institutions essentielles, citant l’Université d’État d’Haïti et son hôpital universitaire, affectées par l’insécurité et la présence armée. Il établit un lien direct entre l’affaiblissement de l’État et la précarité subie par des milliers de Haïtiens à l’étranger, notamment aux États-Unis et en République dominicaine.
Pour restaurer la crédibilité publique, le PVD propose la création d’un Organe de Contrôle National (OCN) de 33 membres, trois par département, la diaspora étant traitée en onzième entité. Sa mission : évaluer la situation sociopolitique, proposer et sélectionner les dirigeants appelés à remplacer le pouvoir de transition à compter du 7 février 2026, et contrôler l’action du nouveau pouvoir jusqu’à l’installation d’autorités élues. Le parti prône par ailleurs une médiation politique portée par l’université plutôt que par des seuls acteurs internationaux.
La direction du PVD a appelé les forces vives, étudiants, travailleurs, paysans, commerçantes, syndicats et organisations de base, à se mobiliser pour défendre la souveraineté populaire, l’unité nationale et une sortie de crise fondée sur la restauration de l’autorité étatique.
Valescot Wilgins


