Scandale au FNE – Sit-in annoncé : Beauchard exige la révocation immédiate de la patronne du FNE
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Scandale au FNE – Sit-in annoncé : Beauchard exige la révocation immédiate de la patronne du FNE
Port-au-Prince, le 26 juin 2025.- Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, le coordonnateur du ROSPRO, Ésaïe Beauchard, a lancé une charge virulente contre la directrice générale du Fonds National de l’Éducation (FNE), Mme Sterline Civile. Il exige sa révocation immédiate et son arrestation pour des faits présumés de corruption massive.
Dans une intervention enflammée, Beauchard a accusé la haute responsable du FNE d’avoir détourné les ressources allouées à l’éducation des enfants issus des quartiers les plus défavorisés du pays. Selon ses déclarations, les fonds destinés à l’achat de fournitures scolaires, cahiers, crayons, manuels auraient été utilisés pour enrichir une poignée de journalistes, d’acteurs politiques et de membres influents de l’entourage de Mme Civile.
« L’argent du FNE, c’est pour payer l’école des enfants de Solino, de La Saline, de Cité-Soleil, pas pour acheter des 4×4 aux patrons de médias ou financer les ambitions électorales de Sterline Civile ! » a martelé Beauchard.
Le militant social affirme que les pratiques de la directrice du FNE relèvent d’un « racisme systémique », une forme d’exclusion sociale planifiée contre les enfants des zones populaires. Il dénonce ce qu’il appelle une guerre de classes menée par une élite administrative « déconnectée » de la réalité du peuple.
Face à ce qu’il qualifie de « vol institutionnalisé », Beauchard appelle la population à descendre dans les rues. Un sit-in est annoncé pour ce vendredi 27 juin à 10 heures du matin devant les locaux du FNE à Port-au-Prince. L’objectif : obliger les autorités à agir contre Mme Civile et à ouvrir une enquête judiciaire indépendante.
« Nous ne voulons pas de démission en coulisses. Nous exigeons la révocation publique et l’arrestation de Mme Sterline Civile, afin qu’elle réponde devant la justice pour ce crime contre l’enfance haïtienne ! », a-t-il déclaré.
Le coordonnateur du ROSPRO a également interpellé le conseil Présidentiel, les institutions judiciaires, l’ULCC (Unité de Lutte Contre la Corruption), mais aussi les partenaires internationaux, notamment l’ambassade américaine, appelés à « cesser de soutenir un appareil d’État qui protège l’impunité ».
Dans une série d’accusations particulièrement graves, Beauchard a laissé entendre que Mme Civile aurait tenté de faire taire ses détracteurs par des menaces, voire des tentatives d’intimidation.
« Les enfants de Pétion-Ville ne sont pas plus importants que ceux de Raboto ou de Martissant. L’éducation n’est pas un luxe, c’est un droit ! », a-t-il crié, sous les acclamations de ses partisans.
Alors que Mme Civile est régulièrement évoquée comme potentielle candidate au Sénat, ce scandale pourrait lourdement compromettre sa carrière politique. D’autant plus que Beauchard affirme que des documents compromettants auraient été transmis à l’ULCC et que plusieurs dossiers de surfacturation sont déjà entre les mains des tribunaux correctionnels.
Si les accusations sont confirmées, il s’agirait d’un des plus grands détournements de fonds publics depuis la création du FNE, mettant en péril l’avenir éducatif de dizaines de milliers d’enfants.
Vendredi 27 juin, le peuple est donc attendu devant le FNE. Un face-à-face s’annonce entre une société civile en colère et une administration accusée de trahison. L’éducation en Haïti se trouve une nouvelle fois à la croisée des chemins.
La rédaction.
