Protestation explosive à Delmas 60 : Les employés du CNE en colère menacent de passer à l’action radicale
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Protestation explosive à Delmas 60 : Les employés du CNE en colère menacent de passer à l’action radicale
Le 19 février 2025, à Delmas 60, Musseau. L’épicentre d’une colère gronde au cœur de l’administration publique haïtienne. À l’heure où la transition présidentielle devrait apporter stabilité et espoir, elle semble alimenter des frustrations profondes et un ras-le-bol général. Le Centre National des Équipements (CNE), institution clé dans le fonctionnement de l’État, est aujourd’hui le terrain d’une explosion sociale qu’aucune force ne semble prête à contenir.
Depuis plusieurs mois, les employés du CNE, épaulés par leur syndicat, luttent contre une réalité insupportable : des arriérés de salaire atteignant six mois, des bonus systématiquement ignorés, l’absence de 14e mois et une institution dont le rôle vital dans la gestion des équipements publics est de plus en plus marginalisé. Le 19 février, ces travailleurs ont pris les devants, organisant un sit-in devant la résidence officielle des conseillers présidentiels. Un acte de défiance qui en dit long sur l’incapacité des autorités à répondre aux besoins les plus fondamentaux des fonctionnaires du pays.
Dans le froid du matin, les visages fermés, les employés ont exposé au grand jour les humiliations qu’ils subissent. Le président du syndicat, Wildrick Séjour, ne cache pas son désespoir ni sa colère. « Nous avons tenté la voie du dialogue, mais les réponses n’arrivent pas. Les autorités ferment les yeux sur nos souffrances », a-t-il déclaré avec une amertume palpable. « Des malintentionnés commencent à s’attaquer aux équipements du CNE, et cela devient une situation alarmante », a-t-il ajouté, soulignant la gravité de la situation.
Les employés du CNE, l’âme de nombreuses infrastructures du pays, sont aujourd’hui au bord du gouffre. Les mois de salaires impayés sont plus qu’une simple négligence administrative : ils incarnent le mépris des dirigeants pour ceux qui servent l’État au quotidien. Ces hommes et ces femmes ne demandent pas la lune, mais simplement ce qui leur est dû : la reconnaissance de leur travail, une rémunération juste et la réhabilitation d’une institution publique devenue le symbole du naufrage de l’administration haïtienne.
Le silence du gouvernement et du Conseil Présidentiel de la Transition face à cette situation dégradante a franchi un seuil critique. Selon les employés, cette absence de réponse n’est pas seulement une question de manque de ressources, mais bien une question de volonté politique. Il semble que les priorités des autorités soient ailleurs : dans des discours grandiloquents, des réunions interminables et des promesses non tenues. En attendant, des centaines de familles vivent dans l’incertitude, la pauvreté et la frustration.
Les menaces formulées par Wildrick Séjour sont claires et sans ambiguïté : « Si le gouvernement et le Conseil Présidentiel de la Transition n’agissent pas d’ici le 28 février, une autre phase d’action sera envisagée. » L’alarme a sonné. Et les employés du CNE, désabusés et accablés, ne sont plus prêts à se contenter de promesses vides. La patience, déjà mince, est désormais épuisée.
Loin d’être un simple mouvement isolé, ce sit-in à Delmas 60 est le signe d’une révolte qui couve dans toute l’administration publique. Au fur et à mesure que les mois passent, les employés, exaspérés par l’inaction des responsables politiques, se préparent à passer à l’action radicale. Ils savent que chaque jour sans solution les rapproche un peu plus d’un point de non-retour.
Mais les responsables politiques semblent peu sensibles à ces appels désespérés. Le Conseil Présidentiel de la Transition, censé guider le pays vers une sortie de crise, semble être pris dans un tourbillon d’indécision, d’inefficacité et d’irresponsabilité. Si la situation actuelle ne fait qu’aggraver la frustration et l’isolement des citoyens, les employés du CNE, eux, ont décidé de ne plus se contenter de paroles. Ils exigent des actes. Leur avenir, celui de leurs familles et de l’institution qu’ils servent, est en jeu.
Les mois de salaires non versés, les promesses oubliées, et l’impunité qui règne dans les sphères du pouvoir ne peuvent plus durer. Il est plus que temps pour le gouvernement de réagir avant que la colère des employés ne se transforme en un mouvement social incontrôlable. À ce stade, la grève des employés du CNE n’est qu’un avertissement. Et si les autorités ne prennent pas les mesures qui s’imposent, le pire pourrait être à venir.
Un vent de colère soufflera-t-il sur la nation ? Les jours à venir nous le diront. Mais une chose est sûre : les employés du CNE ont atteint leurs limites et ne se laisseront plus faire. La balle est désormais dans le camp des autorités.
Valescot Wilgins.
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