Pris pour cible à Dajabón : André Michel échappe au lynchage et brise le silence après l’attaque
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Pris pour cible à Dajabón : André Michel échappe au lynchage et brise le silence après l’attaque
Une scène de violence explosive a failli coûter la vie à l’avocat et homme politique haïtien André Michel à la frontière de Dajabón. Accusé par une foule en colère d’être impliqué dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, il a été la cible d’une tentative de lynchage avant d’être sauvé in extremis par les autorités dominicaines.
Alors qu’il tentait de traverser la frontière entre Haïti et la République dominicaine, André Michel, figure controversée et membre influent du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), s’est retrouvé face à une foule hostile. Selon le média dominicain Diario Libre, des Haïtiens présents à Dajabón l’auraient immédiatement pris à partie, scandant des accusations de complicité dans l’assassinat de l’ancien président haïtien Jovenel Moïse.
Les tensions ont rapidement dégénéré, et la situation a pris une tournure dramatique lorsque la foule a menacé d’appliquer le redoutable « bwa kale », un code de justice populaire qui a récemment gagné en intensité en Haïti.
Face à l’ampleur du danger, les soldats du Cesfront (Cuerpo Especializado en Seguridad Fronteriza Terrestre) sont intervenus de toute urgence pour extraire André Michel de la foule. L’avocat a été immédiatement remis aux autorités consulaires haïtiennes à Dajabón, évitant ainsi un lynchage qui aurait pu être fatal.
La réaction de Maître André Michel
Quelques heures après l’incident, André Michel a réagi sur son compte X (ex-Twitter), minimisant la gravité de l’attaque et réaffirmant sa détermination politique :
« Merci à mes amis et aux agents de l’Ordre qui m’ont accompagné pour traverser la Frontière Dajabòn/Ouanaminthe sans difficulté sérieuse. Définitivement, nous avons des adversaires et des amis partout à travers le Pays. La politique, c’est le terrain de la controverse ! Dessalines, De Gaulle, Toussaint, Jésus Christ, ont tous été controversés ! La bataille continue !! Notre position reste inchangée : pas de Dialogue avec les Gangs ! Pas de négociation avec les Gangs ! Se Moun ki mete Gang peyi a ki kraze Peyi a ! Pèp Ayisyen kale je w ! »
Ce message, teinté de défiance et de références historiques, montre qu’André Michel ne compte pas se laisser intimider par cet épisode violent.
Ce nouvel épisode survient dans un contexte de crise entre Haïti et la République dominicaine, où la situation des migrants haïtiens reste extrêmement précaire. La frontière de Dajabón est régulièrement le théâtre d’incidents violents, reflétant les tensions profondes entre les deux pays voisins.
Si André Michel a échappé de justesse à une issue tragique, cet événement témoigne d’un climat de suspicion et de colère grandissant parmi la population haïtienne. Alors que l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse continue de susciter des interrogations et des accusations, la question reste en suspens : cette tentative de lynchage est-elle le signe avant-coureur d’un regain de violence politique en Haïti ?
La rédaction.
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