Onze mois sans salaire : Les travailleurs du CNE explosent leur colère devant le ministère des travaux publics
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Onze mois sans salaire : Les travailleurs du CNE explosent leur colère devant le ministère des travaux publics
Port-au-Prince, le 5 juin 2025 .— La tension monte d’un cran au Centre National des Équipements (CNE), où les employés, exaspérés par onze mois d’arriérés de salaire, se soulèvent contre le gouvernement. À l’appel de leur syndicat, ils organisent ce jeudi un sit-in déterminé devant les locaux du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communication (MTPTC) à Delmas 33. Une action d’envergure pour réclamer justice sociale et respect de leurs droits.
« Ce décret est un décret criminel ! », tonne Wildrick Séjour, président du Syndicat des Employés du CNE (SECNE). Dans une déclaration vibrante, il accuse le gouvernement de Garry Conille d’avoir plongé les travailleurs dans la misère à travers un décret signé en septembre 2024, censé transférer les employés vers d’autres ministères et l’armée. « C’est un décret fait pour casser le peuple, pour détruire la vie des familles », martèle-t-il, dénonçant la « confusion totale » instaurée par le gouvernement.
Le message des employés est clair : derrière les engins du CNE, ce sont des techniciens, des chauffeurs, des opérateurs, des pères et des mères de famille qui se battent pour survivre. « Nous n’avons même pas de quoi nourrir nos enfants ni les envoyer à l’école », déplore Séjour. « Les ministres et les directeurs généraux, eux, n’ont aucun problème à mettre de la nourriture dans l’assiette de leurs enfants. Mais nous, nous n’avons rien. »
Pour ces travailleurs, le décret signé le 6 septembre 2024 est une « machine à désordre ». « Depuis qu’il est publié dans Le Moniteur, il doit être respecté », fulmine Séjour. Pourtant, selon lui, le texte est instrumentalisé pour « bloquer les gens », et sert d’alibi au gouvernement pour « faire pression » et « manipuler les travailleurs ». « Nous ne voulons pas de politique, nous voulons nos salaires », martèle un employé en colère.
Marteny Saint Jean, un autre employé, fustige les « voleurs » qui, selon lui, « volent de l’argent tout en accusant les travailleurs d’être des criminels ». Il dénonce un « chantage politique » visant à transformer les travailleurs en boucs émissaires d’un système pourri. « Même si le CNE n’est pas dans la politique, on manipule les travailleurs pour les mettre dehors », s’insurge-t-il, réclamant un paiement immédiat des salaires dus.
Un sit-in qui promet de faire du bruit
Ce jeudi 5 juin 2025, à partir de 9 heures, le SECNE appelle les médias à être témoins de cette révolte ouvrière. « Nous sommes là, nous restons là, et nous resterons là jusqu’à ce que nos droits soient respectés », promet Wildrick Séjour. La bataille pour la dignité des employés du CNE est lancée : elle pourrait bien devenir le symbole d’un ras-le-bol généralisé contre un système qui, selon eux, les broie depuis trop longtemps.
Le syndicat en appelle à la mobilisation médiatique pour relayer ces revendications. « Nous comptons sur vous pour informer l’opinion publique », écrit le SECNE dans sa note d’invitation. Face à ce bras de fer, la question reste entière : le gouvernement entendra-t-il enfin le cri de ces travailleurs en colère ?
La rédaction.
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