Interdiction Injustifiée : SOS Journalistes exige la levée immédiate des restrictions contre Esaüe César
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Interdiction Injustifiée : SOS Journalistes exige la levée immédiate des restrictions contre Esaüe César
PORT-AU-PRINCE, 28 mai 2025 — L’organisation de défense de la liberté de la presse, SOS Journalistes, tire la sonnette d’alarme suite à une décision qu’elle juge injustifiée et arbitraire : une interdiction de départ imposée au journaliste Esaüe César, confisquant son passeport et entravant sa liberté de mouvement.
Selon SOS Journalistes, cette mesure administrative est l’héritage direct d’une série de persécutions politiques orchestrées par l’ancien gouvernement d’Ariel Henry, contre des voix critiques du régime, notamment les animateurs de l’émission Matin Débat sur Radio-Télé Éclair : Esaüe César et Luckner “Louco” Désir.
Le 1er février 2023, le commissaire du gouvernement de l’époque, Jacques Lafontant, avait émis une interdiction de départ contre Esaüe César, l’accusant de complot contre la sûreté intérieure de l’État et de menaces contre le Premier ministre. Pourtant, après audition, aucune charge n’avait été retenue contre lui et il avait été autorisé à regagner son domicile.
« En 2023, j’étais très critique du gouvernement d’Ariel Henry. Il y avait des persécutions en raison de mon travail en tant que journaliste », témoigne Esaüe César dans une déclaration à SOS Journalistes. Il ajoute que son collègue Luckner Désir avait été arrêté dans un premier temps, avant que les autorités ne se tournent vers lui.
Bien que le journaliste ait voyagé à plusieurs reprises à l’étranger, y compris aux États-Unis le 30 janvier 2025, sans aucune restriction apparente, la situation a brusquement changé. Le 21 mai 2025, alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire, les agents d’immigration lui ont confisqué son passeport, invoquant une interdiction de départ encore en vigueur.
Cette soudaine réactivation du dossier suscite l’incompréhension et l’indignation. Pour SOS Journalistes, il s’agit d’une rémanence de décisions politiques arbitraires, et non d’une mesure fondée sur des faits ou une procédure judiciaire valable.
L’organisation en appelle directement à Maître Frantz Monclair, actuel commissaire du gouvernement, pour lever sans délai cette interdiction de départ qu’elle qualifie de « non justifiée » et contraire aux principes démocratiques.
« Entraver la liberté de mouvement d’un journaliste sur la base de motivations politiques est une atteinte grave à la démocratie et à la liberté de la presse », déclare Joseph Guyler C. Delva, secrétaire général de SOS Journalistes.
Alors que la presse haïtienne continue de faire face à des pressions et à des tentatives d’intimidation, ce cas devient emblématique d’un climat toujours fragile pour les professionnels de l’information en Haïti.
La Rédaction.
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