Insécurité : et si Frantz Elbé avait autant de millions pour mener des opérations
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Insécurité : et si Frantz Elbé avait autant de millions pour mener des opérations
À une époque où la Police nationale d’Haïti (PNH) manquait cruellement de ressources, Frantz Elbé parvenait néanmoins à imposer une certaine autorité sur le territoire. Sans grands décaissements, sans renforts internationaux, il avait réussi à contenir l’expansion des gangs dans plusieurs quartiers clés de la capitale. Aujourd’hui, alors que les moyens financiers et les appuis étrangers sont au rendez-vous, ces mêmes zones sont tombées entre les mains de groupes armés, réveillant une question troublante : comment, avec si peu, faisait-il mieux ?
Sous son administration, la PNH faisait face à un manque criant de moyens. Des opérations élémentaires étaient régulièrement compromises, notamment en raison de l’impossibilité de réparer certains véhicules blindés. Pourtant, c’est durant cette période que des figures notoires du grand banditisme,
Ti Izo de Village de Dieu, Makandal de Bristou, Gregory Saint Hilaire dit Ti Grèg, Delmas 95, Alex du gang de Bristou, Ti Kamakak de Kenscoff, Goliath à Savien, Kolèg à Croix-des-Bouquets, Ti Junior de Krache dife, entre autres, ont été neutralisées.
Un rapport récent du ministère des Finances indique que, de janvier à avril, la PNH a bénéficié d’un décaissement de 2,5 millions de dollars américains, soit 333 millions 350 mille 350 gourdes, pour ses opérations. Une enveloppe largement supérieure à celle dont disposait Frantz Elbé pendant l’ensemble de son mandat.
Malgré cette insuffisance de ressources, plusieurs quartiers stratégiques étaient restés sous le contrôle des forces de l’ordre : Solino, Delmas 30, Delmas 3, Delmas 5, Delmas 16, Cité Militaire, Village Solidarité, Kenscoff, l’avenue Christophe et Carrefour-Feuilles. Tout cela grâce à l’unité au sein de la PNH et au mariage police-population. Autant de territoires aujourd’hui passés sous la coupe des gangs, malgré le renforcement logistique, la mobilisation des Forces armées d’Haïti et la présence d’une mission multinationale sur le terrain.
Cette dégradation accélérée de la situation sécuritaire soulève des interrogations sur l’efficacité des stratégies actuelles, et ravive le débat autour du bilan de Frantz Elbé. Longtemps critiquée, sa gestion apparaît désormais, pour certains, comme un modèle de résistance dans un contexte de précarité extrême.
Alors que l’insécurité progresse malgré des moyens renforcés, le bilan de Frantz Elbé gagne en relief. Son passage à la tête de la PNH, souvent jugé discret, apparaît aujourd’hui comme un exemple de leadership sobre mais efficace, où la volonté et la stratégie ont parfois compensé l’absence de ressources. À défaut de millions, il avait imposé une forme d’autorité. Et face au chaos actuel, nombreux sont ceux qui se demandent si ce n’était pas là, finalement, la plus grande richesse.
La rédaction.
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