Haïti sous pression : la FAA prête à prolonger l’interdiction des vols vers Port-au-Prince au-delà de septembre 2025
Un ciel fermé qui étrangle la diaspora, le tourisme et l’économie nationale

Port-au-Prince.- Un nouveau coup dur pour l’aviation civile haïtienne. La Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis envisage de prolonger l’interdiction des vols commerciaux américains vers Port-au-Prince, au-delà de l’échéance du 8 septembre 2025, selon une révélation faite par Réginald Guignard, directeur général de l’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC), lors d’une interview accordée à Radio Métropole ce lundi.
« L’insécurité persistante pourrait justifier le maintien de la mesure », a averti M. Guignard, soulignant que la violence des gangs continue de représenter une menace directe pour la sécurité des vols.
Cette interdiction, imposée depuis le 11 novembre 2024, est intervenue après une série d’incidents alarmants : plusieurs tirs avaient visé des appareils de Spirit Airlines, JetBlue et American Airlines dans les environs de l’aéroport international Toussaint Louverture. Depuis, le trafic aérien commercial entre Haïti et les États-Unis est quasi paralysé, plongeant les voyageurs, la diaspora et les opérateurs économiques dans une incertitude prolongée.
Au-delà de l’aspect sécuritaire, la prolongation éventuelle de cette interdiction représente un véritable séisme économique. Les compagnies aériennes perdent des millions de dollars, tandis que les agences de voyage locales voient leur activité s’effondrer.
La diaspora haïtienne, pilier vital de l’économie à travers les transferts d’argent et les visites régulières au pays, est directement touchée par l’impossibilité de se rendre facilement en Haïti. Le secteur touristique, déjà en lambeaux, subit un coup supplémentaire qui éloigne les investisseurs potentiels.
Les importateurs et exportateurs, eux, dénoncent des coûts logistiques explosifs : les marchandises transitant désormais par la République Dominicaine ou d’autres escales régionales, ce qui allonge les délais et renchérit les prix.
La prolongation de l’interdiction de la FAA accentuerait l’isolement d’Haïti, l’aéroport de Port-au-Prince restant fermé aux vols américains. Seule la compagnie haïtienne Sunrise Airways maintient une liaison directe entre Cap-Haïtien et Miami, obligeant les voyageurs à emprunter des routes périlleuses pour rallier le Nord du pays ou à recourir à des vols privés en hélicoptère, dont le coût peut atteindre 2 500 dollars.
Bien que certaines compagnies aériennes aient annoncé leur intention d’entrer sur le marché haïtien, aucune initiative concrète n’a encore été réalisée pour le transport de passagers. Une situation qui laisse Haïti plus vulnérable que jamais face à un isolement aérien prolongé.
La rédaction.