Canada injecte 40 millions de dollars supplémentaires pour renforcer la MMSS et sa mission successeur

New York – Dans un contexte de crise sécuritaire persistante en Haïti, le Canada a annoncé un financement additionnel de 40 millions de dollars canadiens (29 millions USD) pour soutenir la Mission multinationale de sécurité dirigée par le Kenya (MSSM) et sa future force successeur. Cette contribution porte l’investissement total canadien à plus de 120 millions de dollars, faisant du pays l’un des principaux bailleurs de fonds de la mission internationale. Une partie de ce financement, soit 14,4 millions de dollars, sera dédiée à la sécurité maritime dans les Caraïbes.

Cette annonce a été faite lors d’une réunion du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) à New York, où le Canada a insisté sur la nécessité de fournir à la mission les ressources et le personnel suffisants pour atteindre ses objectifs. Le soutien financier supplémentaire est conditionnel à l’adoption d’une résolution actuellement examinée par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Parallèlement, le Mexique est devenu le premier pays d’Amérique latine à contribuer au fonds de l’ONU soutenant la MSSM, rejoignant ainsi le Canada et les États-Unis comme seuls pays du continent à apporter un soutien financier direct. Bien que modeste, cette contribution représente un geste significatif dans un contexte où plusieurs nations latino-américaines et caribéennes peinent à s’engager davantage.

Depuis 2017, le Mexique contribue également à la formation des forces armées haïtiennes, avec plus de 900 militaires formés dans le cadre de cette initiative, renforçant ainsi les capacités locales face à la montée de la violence des gangs.

Pourtant, malgré ces contributions, la mission reste insuffisamment équipée pour affronter l’ampleur des défis sécuritaires. Les gangs continuent de terroriser les communautés, extorquer les familles et recruter des enfants, tandis que le projet de résolution visant à transformer la mission kényane en une force élargie de lutte contre les gangs rencontre encore des obstacles avant l’expiration du mandat actuel, le 2 octobre.

La situation humanitaire en Haïti demeure critique : les violences ont causé plus de 3 000 morts cette année et contraint plus de 1,3 million de personnes à fuir leurs foyers. Malgré l’urgence, le financement international pour répondre à cette crise reste l’un des plus faibles au monde.

La rédaction.