Haïti : Médecins Sans Frontières rétablit partiellement ses activités médicales à Port-au-Prince

Après une suspension de 22 jours en raison de menaces et de violences répétées à l’encontre de son personnel et de ses patients, Médecins Sans Frontières (MSF) annonce dans un communiqué de presse la reprise partielle de ses activités médicales dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Un dialogue constructif a permis aux autorités de s’engager à assurer le respect des équipes et de la mission médicale de Médecins Sans Frontières (MSF). Malgré ces engagements, les risques pour la sécurité des équipes et des patients demeurent significatifs, notamment lors du transport en ambulance. Par conséquent, le transport des patients reste actuellement suspendu, tout comme l’activité du centre d’urgence de Turgeau, dont le fonctionnement est conditionné à la possibilité d’effectuer des transferts sécurisés entre les structures. La réouverture concerne à présent les hôpitaux de Tabarre, Carrefour, Cité Soleil ainsi que la clinique Pran Men’m.
Suspendre les activités dans ces structures, même temporairement, a été une décision extrêmement difficile dans une ville en proie à la violence, où les besoins médicaux et sanitaires sont immenses. Cependant, la gravité des attaques contre le personnel et les ambulances de MSF avait rendu cette mesure inévitable.
Des milliers de personnes peinent à accéder à des soins de base, tandis que la violence et les déplacements massifs de population fragilisent davantage un système de santé déjà dépassé. Les rares structures publiques et privées encore fonctionnelles répondent difficilement aux besoins croissants, laissant de nombreuses personnes sans prise en charge.
« Nous continuons à travailler sans relâche pour garantir les conditions minimales de sécurité nécessaires à une reprise complète. Malgré les engagements pris par les autorités, notre capacité à maintenir nos activités dans la durée en Haïti reste incertaine », explique Jean-Marc Biquet, chef de mission de MSF.
MSF réitère son appel à toutes les parties au respect de son personnel, de ses patients et ses infrastructures médicales, condition indispensable pour garantir la continuité de ses activités.