Haïti : les petites et moyennes entreprises interpellent l’État et réclament le déblocage du programme de relance économique
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Port-au-Prince, le 30 septembre 2025.- Lors d’une conférence de presse, Yanick Mezil Lhérisson, porte-voix des commerçants et entrepreneurs regroupés au sein de la Fédération haïtienne des petites et moyennes entreprises (FHAPME), a livré un message fort au gouvernement et au Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Elle a rappelé l’urgence de débloquer le Programme de relance économique promis depuis plusieurs mois pour venir en aide aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME), gravement touchées par la crise et l’insécurité.
Dans son intervention, Yanick Mezil Lhérisson a rappelé que les MPME représentent près de 85 % de l’économie nationale et ne peuvent plus survivre sans mesures rapides et concrètes. Elle a ensuite cité plusieurs personnalités politiques et économiques, en les appelant directement à prendre leurs responsabilités.
Ainsi, elle a interpellé Laurent Saint-Cyr, en soulignant qu’il serait attendu sur son bilan auprès du CPT ; Fritz Alphonse Jean, présenté comme un grand économiste, pour qu’il soutienne davantage la cause des MPME ; Leslie Voltaire, pour lever les blocages qui freinent l’accès des commerçants aux financements ; Edgard Leblanc, à propos de ses engagements pris au forum caribéen de 2024 ; Emmanuel Vertilaire, pour qu’il tienne compte de la détresse des petits producteurs ; Smith Augustin, au sujet de son rôle dans le CPT et de l’affectation réelle des fonds promis ; et Dr Louis Gérald Gilles, invité à défendre les entrepreneurs des quartiers vulnérables.
Ces noms n’étaient pas présents à la conférence, mais ont été cités par Yanick Mezil Lhérisson comme autant de rappels et de mises en garde publiques.
La rencontre a aussi été marquée par la prise de parole de Jonas Vincent, président du Centre commercial moderne de Tabarre et vice-président de la Fédération des petites et moyennes entreprises. Avec un ton ferme, il a dénoncé la lenteur des autorités, affirmant que plus de 1 500 dossiers de commerçants sont déjà finalisés et prêts à être financés.
« Nous avons respecté toutes les étapes administratives auprès des ministères des Finances, du Commerce et de la Planification. On nous a affirmé que l’argent était disponible. Pourtant, nous ne pouvons toujours pas dire aux commerçants quand ils pourront relancer leurs activités. Où est passé cet argent ? », a déclaré Jonas Vincent.
Selon lui, si les autorités persistent dans le flou et l’inaction, elles risquent de perdre toute crédibilité :
« Nous avons fait notre part. Désormais, c’est au gouvernement d’honorer ses engagements. »
Les représentants des MPME préviennent que sans décaissement rapide des fonds, des milliers d’entreprises et d’emplois risquent de disparaître. La déclaration portée par Yanick Mezil Lhérisson, renforcée par l’appel pressant de Jonas Vincent, vise à rappeler au CPT et au gouvernement que la survie des commerçants et petits entrepreneurs est une priorité nationale.
« Batay la ap kontinye, e viktwa a se pou pèp la » – La lutte continue, et la victoire appartiendra au peuple, a conclu le message.
La rédaction.