Haiti : Le SDE/OAVCT sonne l’alarme sur les conditions de travail déplorables des employés des villes de province
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Haiti : Le SDE/OAVCT sonne l’alarme sur les conditions de travail déplorables des employés des villes de province
Le Syndicat des Employés de l’Office Assurance Véhicules Contre-Tiers (SDE/OAVCT) tire la sonnette d’alarme. Dans un contexte déjà tendu, les conditions de travail des employés dans les villes de province ne cessent de se détériorer. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 23 janvier 2024 à Delmas, l’organisation syndicale a fait état d’une situation inquiétante qui frappe les agents de l’Office, notamment dans les départements du Sud et du Nord.
Un tour syndical révélateur
Du 15 au 23 décembre 2024, le SDE/OAVCT a mené une tournée syndicale dans le Grand Sud, suivie d’une autre mission dans le Grand Nord du 12 au 17 janvier 2025. Ces visites ont permis de dresser un constat alarmant sur les conditions de travail des employés dans ces régions. Au cœur de la dénonciation, l’état lamentable des infrastructures et des services offerts aux agents de l’OAVCT.
Des bureaux insalubres, des conditions de travail précaires
Lors de cette conférence de presse, Krismaker Bourgoin, porte-parole du syndicat, a décrit des conditions de travail désastreuses. « Les employés travaillent dans des espaces de bureaux déplorables. Non seulement ces bureaux manquent d’équipements de base, mais certains d’entre eux ne disposent même pas de toilettes. C’est une situation intolérable », a-t-il déclaré.
Le syndicat pointe spécifiquement du doigt le bureau de l’OAVCT situé dans la ville des Cayes, dans le département du Sud. Selon Bourgoin, cet espace de travail est devenu un véritable enfer pour les employés. Les bureaux à Cap-Haïtien, Mirbalais, Gonaïves et Fort-Liberté sont également cités comme devant être réaménagés d’urgence pour améliorer les conditions de travail et la productivité des employés.
La question des promotions bloquées
En plus des mauvaises conditions physiques de travail, le SDE/OAVCT dénonce également une stagnation inquiétante dans la carrière des employés. « Il y a des employés qui ont passé entre 10 et 15 ans sans avoir bénéficié d’une promotion. C’est une injustice flagrante », a ajouté Krismaker Bourgoin. Cette situation crée une frustration grandissante parmi les travailleurs, qui estiment que leurs efforts et leur fidélité à l’institution ne sont pas récompensés à leur juste valeur.
Une couverture de santé insuffisante
L’autre gros dossier sur lequel le syndicat interpelle la direction générale de l’OAVCT concerne la couverture de santé des employés. Selon Bourgoin, l’office d’assurance n’honore pas ses engagements vis-à-vis des soins de santé de ses travailleurs. De nombreux employés se retrouvent dans une situation désastreuse lorsqu’ils cherchent à obtenir des soins médicaux.
L’exemple d’une employée, active depuis plus de 20 ans à l’OAVCT, a particulièrement choqué les présents lors de la conférence. Cette employée s’est vue refuser des soins dans un centre de santé, car la compagnie d’assurance choisie par l’institution n’avait pas payé les frais dus. « Cette situation a eu des conséquences dramatiques pour la santé de l’employée, dont l’état s’est détérioré à cause de l’absence de soins. C’est un exemple parmi tant d’autres », a précisé le porte-parole.
Des demandes claires et urgentes
Dans ce contexte alarmant, le SDE/OAVCT ne se contente pas de dresser un simple bilan. L’organisation syndicale formule des demandes précises à la direction générale de l’OAVCT. Parmi ces demandes, le syndicat insiste sur la nécessité de rénover les bureaux dans les différentes villes concernées, de réévaluer les politiques de promotion, et surtout de changer de compagnie d’assurance de santé afin de garantir des soins appropriés aux employés.
Le SDE/OAVCT exige également que des mesures urgentes soient prises pour améliorer la qualité de vie des employés, en particulier ceux en poste dans les régions éloignées. Ces derniers, selon Bourgoin, sont les plus exposés aux difficultés quotidiennes, souvent sans aucune aide de la part de la direction centrale.
La situation décrite par le SDE/OAVCT soulève des questions profondes sur la gestion des institutions publiques en Haïti. Si l’Office Assurance Véhicules Contre-Tiers, qui joue un rôle clé dans la régulation du secteur des assurances, se trouve dans une telle impasse, il est permis de se demander quelles sont les conditions de travail des employés d’autres institutions publiques dans le pays.
Un autre exemple de cette gestion défaillante concerne les employés du Centre National d’Équipement (CNE), qui, eux aussi, subissent des conditions de travail inacceptables. En effet, ces derniers n’ont pas été payés depuis cinq mois, une situation particulièrement préoccupante pour des travailleurs qui, en plus de leurs salaires, n’ont même pas reçu leur bonus, pourtant inscrit dans la constitution haïtienne. Cette omission, sous le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé, montre un mépris total des droits des employés publics, exacerbant encore plus la crise du secteur public.
L’inaction prolongée face à ces conditions déplorables pourrait avoir des répercussions non seulement sur le moral des travailleurs, mais aussi sur l’efficacité des services rendus à la population. Il est grand temps que les autorités compétentes prennent conscience de cette réalité et agissent en conséquence.
L’alerte lancée par le SDE/OAVCT doit être prise au sérieux. Les conditions de travail des employés de l’Office Assurance Véhicules Contre-Tiers dans les villes de province sont une véritable urgence sociale. Entre infrastructures insalubres, absence de soins de santé et stagnation professionnelle, ces travailleurs méritent mieux. Le gouvernement et la direction de l’OAVCT ont l’obligation de réagir rapidement et efficacement pour remédier à cette situation qui, si elle persiste, pourrait porter un coup fatal à la réputation et au bon fonctionnement de cette institution publique essentielle.
La rédaction.
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