Haïti : le Front Commun mise sur la Cour de Cassation pour remettre la nation sur les rails
Un média d’excellence pour une information fiable et rapide.

Haïti : le Front Commun mise sur la Cour de Cassation pour remettre la nation sur les rails
Port-au-Prince, le 15 août 2025.- Face à l’impasse politique, à l’insécurité généralisée et à l’effondrement des institutions, une initiative inédite émerge. Le Front Commun vers la Cour de Cassation, officiellement lancé ce mardi à l’Hôtel Montana (Pétion-Ville), propose une sortie de crise par une transition constitutionnelle légitime, en confiant à la plus haute instance judiciaire du pays la responsabilité de guider Haïti vers un nouvel ordre démocratique.
Réunissant anciens élus, figures militaires, intellectuels, universitaires et représentants de la société civile, ce forum citoyen d’urgence nationale marque un tournant majeur dans la mobilisation des forces vives de la nation.
C’est dans une déclaration vibrante que l’ancien député Serge Jean-Louis, l’un des initiateurs du mouvement, a dénoncé la brutalité des déportations subies par les Haïtiens en République dominicaine et aux États-Unis, notamment à Sarabive, pointant du doigt l’inaction des élites.
“C’est un moment où le pays a besoin de ses vrais enfants, où qu’ils soient. Ceux qui veulent servir, et non se servir”, a-t-il déclaré avec émotion.
Il a appelé à un large ralliement citoyen autour du Front Commun, qu’il décrit comme une “organisation politique responsable et déterminée à emprunter le seul chemin crédible : celui de la Cour de Cassation comme point de départ de la transition.”
Prenant la parole avec gravité, l’ex-colonel Himmler Rébu a dénoncé la spirale de violences qui ensanglante le pays depuis des années.
“Des Haïtiens armés pour tuer d’autres Haïtiens. Mais au bénéfice de qui ? Nous ne nous sommes jamais posé cette question fondamentale.”
Pour l’ex colonel Rébu, la crise haïtienne est avant tout la conséquence directe d’un système d’injustices structurelles : dans l’éducation, dans l’accès à l’emploi, dans le droit au logement.
Il prône un retour à l’esprit de justice, condition indispensable pour établir la paix véritable :
“Ce n’est pas en tuant qu’on construit une nation. Il est temps de désarmer les cœurs et de réunir les conditions de la paix par la force morale et institutionnelle.”
Dans une intervention lucide, Fritz Bissereth a rappelé l’absurdité du vide institutionnel actuel.
“Depuis quatre ans, Haïti n’a pas de président. C’est une honte nationale. Je ne peux même pas répondre à un ami étranger qui me demande qui dirige mon pays.”
Il a dénoncé un système entretenu par ceux qui profitent de l’instabilité pour s’enrichir, freinant volontairement toute avancée électorale, pour rester dans un cycle de transition perpétuelle. Pour lui, seule une autorité judiciaire légitime peut remettre de l’ordre.
Représentante de la jeunesse engagée, Francesse Baptismé a livré un plaidoyer puissant et poignant. Elle a dénoncé la complicité entre certains politiciens haïtiens et des intérêts étrangers colonialistes, responsables selon elle de l’effondrement social du pays.
“Les jeunes n’en peuvent plus d’être sacrifiés. Ils veulent des écoles, du travail, du respect. Pas des promesses creuses ni des fusils.”
Elle affirme que l’heure est venue pour les jeunes, les femmes et tous les secteurs honnêtes de la société de se lever pour exiger un leadership sérieux, intègre et patriote, à commencer par une transition conduite depuis la Cour de Cassation.
“C’est notre seule voie. Kassasyon ou néant. Vive la jeunesse haïtienne, vive la Constitution.”
L’événement, soutenu par les personnalités du Front Commun vers la Cour de Cassation, dont Jean Pierre Bailly et Kettly Excellent, a rassemblé une diversité d’acteurs autour d’un seul objectif : offrir une réponse nationale, constitutionnelle et légitime à la crise actuelle.
Au programme :
Présentation officielle du Front Commun
Forum de dialogue et d’échange citoyen
Déclarations engagées des intervenants
Les organisateurs ont lancé un appel vibrant à la population haïtienne, aux médias, à la diaspora et à la communauté internationale pour appuyer cette démarche de reconstruction par la légalité.
La rédaction.