Haïti : hommage solennel à quatre policiers tombés sous les balles des bandits et les drones de la Primature
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La Police nationale d’Haïti a rendu hommage, le 6 septembre, à quatre de ses agents tombés en août. Mais derrière la solennité des chants funèbres, une accusation grave s’impose : deux des policiers ont été tués par des drones à Kenskoff attribués à la Primature, siège du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé. Une dérive qui alimente la suspicion d’une instrumentalisation meurtrière de l’appareil d’État.
Réalité Info : Pétion-Ville.- L’Académie de police nationale a résonné, le 6 septembre, de chants funèbres en mémoire de quatre policiers tués au cours du mois d’août. Le haut commandement de la PNH s’est incliné devant les dépouilles de ces hommes présentés comme des martyrs d’une lutte sans issue.
Notre équipe de presse, présente sur les lieux avec un journaliste et un photographe, a assisté à ce moment de recueillement où l’émotion se mêlait à la colère. Les images capturées témoignent de la gravité de l’instant : visages fermés, drapeaux en berne, et un silence pesant avant les chants qui ont envahi la cour de l’Académie.
Mais derrière les hommages, une vérité dérangeante éclate : l’agent du SWAT Samuel Lissade et son collègue Bisson Jean, surnommé « Porky », ne sont pas morts sous les balles de gangs. Ils ont été fauchés, le 19 août, par des frappes de drones attribués directement à la Primature, le siège du Premier ministre de facto Alix Didier Fils Aimé.
Quelques jours auparavant, le 13 août, deux autres policiers de la BOID, Jean G. Toussaint et Max Youri S. Rose, avaient succombé lors d’échanges de tirs. Mais l’indignation nationale se concentre désormais sur un fait sans précédent : l’utilisation d’armes de haute technologie de l’État contre ses propres forces de sécurité.
Cette révélation jette une ombre lourde sur l’exécutif haïtien. Comment expliquer que des drones déployés depuis le cœur du pouvoir politique aient pu viser les forces de l’ordre ? S’agit-il d’une bavure, d’une infiltration, ou d’un acte délibéré ? Pour nombre d’observateurs, la question ne fait que renforcer le soupçon d’une instrumentalisation politique de la violence, où l’État se retourne contre ceux qui devraient garantir sa survie.
À cette indignation s’ajoute une absence remarquée : ni le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, ni aucun représentant de la Primature n’ont jugé nécessaire d’assister à l’hommage. Un silence officiel qui, aux yeux de nombreux policiers présents, résonne comme une marque de mépris et de rupture entre le pouvoir exécutif et ses forces de sécurité.
L’hommage rendu aux policiers prend ainsi des allures de dénonciation voilée. Derrière les drapeaux et les chants, c’est la légitimité même de la Primature qui est publiquement mise en cause. Dans un pays en proie au chaos, la frontière entre les gangs et le pouvoir semble plus fragile que jamais.
La rédaction.