Haïti – À Delmas, la jeunesse revendique un nouveau contrat social
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Haïti – À Delmas, la jeunesse revendique un nouveau contrat social
Port-au-Prince, 14 août 2025 – Ce mardi, à Delmas 33, un rassemblement de jeunes leaders haïtiens a réuni la presse autour d’un thème porteur : « Jeunesse et gouvernance : quelles perspectives ? ».
À l’initiative des organisations FÒS, Jeunesse Debout, KAS et KLEA, l’événement a été présenté comme un moment charnière dans la mobilisation des jeunes pour la transformation politique et sociale du pays.
L’invitation officielle, datée du 13 août, appelait les médias à couvrir ce débat sectoriel de la jeunesse haïtienne, avec pour ambition d’« impliquer pleinement les jeunes dans le changement national ». Les organisateurs ont insisté sur le fait que cette rencontre représente « une étape importante dans la lutte pour le bien-être du pays ».
Jean Roody St Juste a ouvert la conférence en établissant un lien direct entre la mémoire de la cérémonie du Bois Caïman (14 août 1791) et la situation actuelle.
« Comme nos ancêtres l’ont fait face à l’esclavage, nous devons aujourd’hui briser le joug des puissances impérialistes et des élites corrompues. Ce 14 août est l’occasion de sensibiliser chaque jeune à s’impliquer dans la gouvernance et à refuser l’injustice sociale qui alimente la criminalité. »
Il a dénoncé l’effondrement moral et politique post-1986, estimant que les promesses de démocratie ont été trahies par une classe dirigeante alignée sur des intérêts étrangers.
Dans son intervention, Steevenson Telfort a replacé la date du 14 août dans le fil historique de la Révolution haïtienne.
« Sans le Bois Caïman, il n’y aurait pas eu Vertières, ni l’Indépendance. La jeunesse doit créer son propre mythe fondateur et s’unir pour sortir de la crise. »
En appelant à réfléchir sur les leçons du passé, il a exprimé son souhait que la société civile prenne activement part à la politique. Il a fait part de ses préoccupations concernant la classe dirigeante, qu’il accuse de privilégier ses intérêts personnels au détriment du bien collectif. Il a également suggéré que le futur président pourrait idéalement provenir de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC).
Le politologue et journaliste Modelet Fertil a livré un discours sans concession, accusant les élites politiques d’être « des esclaves modernes au service d’intérêts étrangers ».
« Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans un pays où la majorité s’enfonce dans la misère pendant qu’une minorité s’enrichit. Il faut reconstruire sur des bases nouvelles, avec inclusion et équité comme principes directeurs. »
Il a annoncé que les organisations présentes avaient choisi de soutenir l’OPC comme alternative institutionnelle crédible, estimant que c’est l’une des rares voies pour restaurer la confiance et initier un changement structurel.
Ce rendez-vous, tenu à Delmas 33, n’avait pas seulement pour but de débattre : il se voulait aussi un signal fort, en interne comme à l’international. Les organisateurs entendent mobiliser la jeunesse comme force politique et citoyenne centrale, capable de bousculer les schémas établis.
Pour Jean Roody St Juste, Steevenson Telfort et Modelet Fertil, la clé réside dans l’appropriation du destin national par les jeunes, à l’image des héros de 1791 et 1804. Le message est clair : la jeunesse haïtienne ne veut plus être spectatrice, mais actrice du changement.
La rédaction.
