Femmes enceintes, enfants, détresse : 42 Haïtiens expulsés en pleine nuit — la Jamaïque sous le feu des critiques
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Femmes enceintes, enfants, détresse : 42 Haïtiens expulsés en pleine nuit — la Jamaïque sous le feu des critiques
Jamaïque – 20 mai 2025 – Dans une expulsion éclair dénoncée par les défenseurs des droits humains, 42 migrants haïtiens, dont des femmes, des enfants et une femme enceinte en fin de grossesse, ont été renvoyés lundi soir vers Haïti depuis le quai de Boundbrook à Port Antonio. L’information a été rapportée par CNW NETWORK.
Ces personnes avaient accosté à l’aube, le dimanche 19 mai, sur une plage reculée de Ross Craig, dans la paroisse de Portland, après une traversée risquée de la mer des Caraïbes à bord d’un voilier de six mètres. Fuyant un pays plongé dans le chaos, elles espéraient trouver asile en Jamaïque.
Mais à peine arrivés, ces migrants ont été rapidement placés en détention par les autorités jamaïcaines. Moins de 24 heures plus tard, leur expulsion était déjà actée.
L’organisation Freedom Imaginaries a vivement réagi dans un communiqué publié le jour même, appelant le gouvernement jamaïcain à stopper ces renvois. Elle souligne que le refoulement – le renvoi d’une personne vers un pays où elle risque la persécution ou des traitements inhumains – constitue une violation grave du droit international.
« Le droit international est clair : forcer des individus à retourner dans un environnement où leur vie est en danger est illégal », a rappelé Malene Alleyne, avocate spécialisée en droits humains et fondatrice de l’organisation. Elle a insisté sur l’intensification de la crise en Haïti, où la violence des gangs et la misère généralisée ont causé la mort de plus de 5 600 personnes en 2024, selon les données citées par l’organisation.
Selon CNW NETWORK, d’autres migrants haïtiens, actuellement logés dans une installation de la paroisse de St. Mary, pourraient également être expulsés sous peu. Ces mesures alimentent un débat croissant sur la manière dont la Jamaïque gère les demandes d’asile face à l’afflux grandissant de réfugiés haïtiens.
Alors que la crise humanitaire en Haïti ne montre aucun signe d’amélioration, de nombreuses voix s’élèvent pour rappeler à la Jamaïque ses engagements internationaux. À défaut d’un système d’asile solide et équitable, c’est la vie de milliers de personnes en fuite qui reste suspendue à une décision administrative.
Pour ces 42 migrants renvoyés dans l’obscurité, l’espoir s’est éteint aussi vite qu’il s’était rallumé. Et pour la Jamaïque, un dilemme persiste : protéger ses frontières ou honorer ses devoirs humanitaires face à la détresse humaine la plus extrême ?
La Rédaction.
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