Entre injustice et ambitions politiques : les employés du CNE face au blocage du ministre des Finances Alfred Metellus
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Entre injustice et ambitions politiques : les employés du CNE face au blocage du ministre des Finances Alfred Metellus
Port-au-Prince, mardi 4 novembre 2025.- Les employés du Centre National des Équipements (CNE), réunis au sein de leur syndicat, ont tenu ce matin un sit-in devant les locaux du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) sur l’avenue Charles Sumner, afin d’exiger l’application d’une décision officielle adoptée en Conseil des ministres concernant le paiement de plus de douze mois d’indemnités qui leur sont dues.
Malgré le caractère pacifique de la mobilisation, la situation a rapidement dégénéré. Des agents de la Police nationale ont fait usage de bombonnes de gaz lacrymogène pour disperser les employés, suscitant indignation et incompréhension parmi les manifestants, déjà fragilisés par plus d’un an de blocage administratif.

Wildrick Séjour, président du syndicat des employés du CNE, a condamné avec fermeté la réaction policière et dénoncé « une tentative d’intimidation visant des travailleurs qui réclament simplement l’application des engagements pris par l’État ».
« Une décision claire a été adoptée en Conseil des ministres pour indemniser les employés du CNE. Pourtant, à ce jour, le ministre de l’Économie et des Finances refuse de donner suite. Nous ne pouvons plus accepter l’injustice ni l’irrespect envers les travailleurs de l’administration publique », a martelé M. Séjour, appelant le gouvernement à « restaurer la crédibilité de la parole de l’État ».

Selon le syndicaliste, cette situation traduit une rupture grave entre l’administration financière et les principes de bonne gouvernance, alors que les employés attendent, depuis plus d’un an, le déblocage de leurs fonds légitimement acquis.
Au cœur de la controverse figure le ministre Alfred Métellus, accusé par les protestataires de bloquer délibérément l’exécution de la décision gouvernementale. Plusieurs voix syndicales estiment que le grand argentier chercherait à saper l’autorité du Premier ministre Alix Didier Fils, dans l’espoir de s’imposer comme successeur potentiel à la tête du gouvernement.

Ces accusations, lourdes de sens dans un contexte politique sensible, alimentent la colère des employés qui réclament purement et simplement la révocation du ministre. « Il ne peut pas y avoir deux lignes de gouvernance. Si une décision est prise au plus haut niveau de l’État, un ministre n’a ni le droit ni la légitimité de la saboter », a insisté Wildrick Séjour.

À travers ce mouvement, les employés du CNE veulent rappeler la nécessité, pour les institutions de l’État, de garantir la continuité des engagements pris envers les travailleurs. Ils réaffirment qu’ils poursuivront leurs actions jusqu’au versement complet de leurs indemnités.
« Nous sommes des professionnels, des pères et mères de famille. Nous ne cherchons pas le conflit, mais nous n’abandonnerons pas face à l’arbitraire », conclut le président du syndicat.
La rédaction.


