En Colombie, près de 10 000 personnes « confinées » de force par un groupe rebelle
En Colombie, près de 10 000 personnes « confinées » de force par un groupe rebelle
En Colombie, près de 10 000 personnes « confinées » de force par un groupe rebelle
L’Armée de libération nationale (ELN) a décrété l’interdiction de circuler et de travailler dans le nord-est du pays après qu’un de ses membres a été tué par des « paramilitaires ». Le gouvernement avait rouvert récemment des négociations de paix avec l’ELN.
Source Le Monde
C’est l’un des premiers accrocs depuis la reprise des pourparlers de paix entre l’Armée de libération nationale (ELN) et le gouvernement colombien en novembre. La guérilla a lancé une « grève armée », confinant de force au moins 9 800 personnes dans le nord-est du pays, a annoncé vendredi 16 décembre l’organisme public colombien de surveillance des droits humains dans un communiqué.
La Colombie ouvre des négociations avec les guérilleros de l’Armée de libération nationale
Ces civils des municipalités d’Istmina, Medio San Juan, Sipi et Novita sont « confinés de manière indéfinie » par les rebelles et voient restreints leurs mouvements, leurs activités quotidiennes, l’accès aux vivres et aux services de santé, a expliqué le Défenseur du peuple (Defensoria del Pueblo).
L’ELN a décrété mercredi l’interdiction de circuler et de travailler dans cette région où le « jeune Santiago Caceres » a été assassiné lundi par des « paramilitaires de mèche » avec les pouvoirs publics, selon les guérilleros.
Selon l’ombudsman, des membres du cartel Clan Del Golfo – aussi appelé « Autodefensas Gaitanistas de Colombia » (AGC) – ont fait une incursion le 12 décembre dans un quartier d’Istmina, où une personne a été assassinée.
Une guérilla qui compte 2 500 combattants
« Les communautés d’origine africaine et indigène qui vivent dans cette sous-région du Medio San Juan ont été confrontées à plusieurs confinements successifs et déplacements massifs » dans cette zone où sévissent des « groupes illégaux », a ajouté l’agence de défense des droits.
Cette « grève armée » a suscité des critiques dans l’opposition et au sein du gouvernement de gauche qui a bouclé à Caracas un premier cycle de discussions de paix avec la guérilla en début de semaine.
Le gouvernement et l’ELN, active depuis 1964 et qui compte environ 2 500 combattants selon des estimations indépendantes, ont notamment annoncé des « actions humanitaires » pour limiter la violence dans la région désormais paralysée.
Les pourparlers avaient repris en novembre sur les bases du processus de paix laissé en suspens par le gouvernement d’Ivan Duque (2018-2022). Ils doivent se poursuivre lors d’une seconde session en 2023 au Mexique même si aucun cessez-le-feu n’a réellement été décrété.