Drones explosifs en Haïti : démonstration de force ou stratégie illusoire de la PNH ?
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Drones explosifs en Haïti : démonstration de force ou stratégie illusoire de la PNH ?
Dans un pays confronté à une crise sécuritaire sans précédent, les images de drones explosifs déployés dans les bastions de gangs à Port-au-Prince ont circulé largement sur les réseaux sociaux, suscitant à la fois fascination et scepticisme. Certaines personnes interprètent cela comme un signe que la Police Nationale d’Haïti (PNH) s’efforce enfin de reprendre le contrôle des zones laissées à la violence. Cependant, d’autres s’interrogent sur le fait que ces opérations spectaculaires ne soient pas davantage un exercice de communication qu’une réelle stratégie de démantèlement des gangs armés.
Depuis plusieurs semaines, diverses vidéos circulent, illustrant des drones procédant au largage d’engins explosifs dans des zones identifiées comme sous le contrôle de groupes armés. Cela soulève une question préoccupante : la PNH, qui maîtrise parfaitement les bastions et les lieux de résidence des chefs de gangs, agit-elle réellement là où cela pourrait avoir un impact significatif ? Ou ces interventions sont-elles méticuleusement orchestrées afin d’éviter toute perte substantielle parmi les criminels, tout en véhiculant un message apaisant à l’opinion publique ?
Certains analystes évoquent déjà une guerre d’apparence, qualifiant cette opération de mesure symbolique visant à démontrer que la Police Nationale d’Haïti (PNH) agit face à une population désillusionnée. En effet, ces drones, souvent confectionnés de manière artisanale et dotés d’explosifs rudimentaires, semblent plus aptes à susciter la peur qu’à neutraliser stratégiquement des cibles prioritaires. Pendant ce temps, les gangs poursuivent leurs activités de terreur, de kidnapping et de meurtre sans rencontrer une résistance significative. « Bien que la technologie représente un atout dans la lutte contre la criminalité, elle ne peut en aucun cas remplacer une stratégie globale, une volonté politique affirmée et une action concertée visant à désarmer durablement les groupes armés. »
Une autre faiblesse des opérations menées par drones réside dans leur caractère isolé. Une frappe ponctuelle, dépourvue de présence au sol et d’arrestations ou de perquisitions, demeure une action essentiellement symbolique. En revanche, la population haïtienne attend des résultats tangibles : la capture ou la neutralisation de chefs de gangs, la saisie d’armes, et la reprise de territoires. Sans cela, chaque drone larguant un explosif ne constitue qu’un simple feu d’artifice dans un conflit où la terreur demeure entre les mains des criminels.
La question qui suscite des préoccupations est la suivante : la Police nationale d’Haiti (PNH) souhaite-t-elle véritablement mettre un terme à l’activité des gangs ? Ou bien existe-t-il des complicités, des intérêts partagés ou des directives non officielles qui entravent l’efficacité de ses interventions ? En effet, frapper symboliquement un quartier sans s’attaquer à ses véritables dirigeants revient à maintenir le statu quo tout en donnant l’impression d’agir.
En définitive, bien que les drones explosifs puissent fournir des images significatives, ils ne sauraient en aucun cas suppléer à une réelle volonté politique et à une stratégie de sécurité nationale solide. La lutte contre les gangs ne se gagnera pas grâce à des technologies, mais par le biais du courage, de la cohérence et d’une rupture définitive avec toute forme de collusion.
La rédaction.
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