Des kits scolaires pour masquer son échec : Alix Didier Fils-Aimé, des discours pour les morts, aucun plan pour les vivants
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Réalité Info: Alors que les policiers haïtiens tombent chaque semaine sous les balles de l’insécurité, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a choisi de rendre hommage aux victimes en distribuant quelques kits scolaires aux enfants des agents tués. Un geste symbolique, dénoncé comme dérisoire et cynique, qui révèle l’écart abyssal entre la communication du pouvoir et la réalité d’un État incapable de protéger ses citoyens.
Port-au-Prince, 4 octobre 2025.- Derrière les larmes et les grandes déclarations, la mise en scène du Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé à la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti (DGPNH) ce samedi a laissé un goût amer. Sous prétexte d’honorer les policiers assassinés, le chef du gouvernement a orchestré une cérémonie où il a distribué quelques kits scolaires aux enfants des agents tombés en service. Un geste que d’aucuns dénoncent comme une insulte à la mémoire des victimes et une manipulation politique destinée à camoufler son impuissance face à l’effondrement sécuritaire du pays.
Depuis des années, les policiers haïtiens sont envoyés à la mort sans moyens adéquats, sans protection et sans reconnaissance réelle de l’État. Le Premier ministre a affirmé que « l’éducation demeure la plus noble manière d’honorer la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour la paix ». Mais dans une nation où des centaines d’écoles ferment à cause de l’insécurité, où les enfants des policiers eux-mêmes risquent l’enlèvement sur le chemin des classes, cette déclaration relève davantage de l’ironie que d’un engagement sincère.
Alix Didier Fils-Aimé s’accroche à la communication symbolique, mais évite toute réforme structurelle. Il n’a présenté aucun plan concret pour renforcer la PNH, éradiquer la corruption interne ou garantir des compensations dignes aux familles endeuillées. À la place, il se contente d’un spectacle médiatique où la douleur des orphelins sert de décor à son propre discours de compassion.
À chaque cérémonie de ce type, le gouvernement espère rallumer une étincelle de légitimité. Mais la population n’est pas dupe : les policiers continuent de tomber, les gangs continuent de prospérer, et l’État continue de détourner le regard. Pour beaucoup d’Haïtiens, l’hommage de ce samedi n’était pas un acte républicain, mais une opération de communication cynique, où l’émotion fut utilisée comme un bouclier contre les critiques.
En honorant les morts, le Premier ministre tente de dissimuler son incapacité à protéger les vivants. Ce calcul politique, dénoncé comme indécent et déshonorant, pourrait encore accentuer la fracture entre un peuple en détresse et un pouvoir qui gouverne par apparence plutôt que par action.
La rédaction.
