À la BRANA, le SYTBRANA confirme sa direction et renforce son agenda social
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Le Syndicat des Travailleurs de la BRANA (SYTBRANA) a organisé, le samedi 1er novembre 2025 à Delmas, sa quatrième Assemblée Générale. Cette réunion a été dédiée au renouvellement de son comité de direction ainsi qu’à la définition de nouvelles priorités stratégiques. Cet événement constitue une étape significative dans la poursuite du mouvement syndical au sein de la Brasserie Nationale d’Haïti, filiale du groupe Heineken.
L’événement a rassemblé divers acteurs du mouvement syndical national. Parmi les personnalités présentes se distinguent Yvelt Admettre, Jean Roudy Saint-Juste et Bonal Fatal, illustrant l’intérêt du secteur syndical haïtien pour l’expérience du SYTBRANA et son modèle de dialogue social.
Lors de son allocution, le secrétaire général du SYTBRANA, Jonas Louis, a mis en avant la signification symbolique de cette Assemblée générale ainsi que l’engagement du syndicat depuis sa création en 2014.
« Cette quatrième Assemblée Générale témoigne de notre détermination à continuer notre action en faveur d’un fonctionnement optimal de l’entreprise et de la protection des droits des employés. Plusieurs résolutions ont été adoptées, affirmant notre engagement à négocier de manière assidue une convention collective. »
Il a réaffirmé la détermination du syndicat à renforcer ses acquis dans un contexte haïtien particulièrement difficile pour l’action syndicale, en soulignant l’importance d’un cadre de protection durable pour les travailleurs.
Le comité dirigeant du SYTBRANA a été réélu, aucune liste concurrente ne s’étant manifestée. Jonas Louis souligne que cette situation illustre tant la complexité et la responsabilité inhérentes à un engagement syndical sérieux que la confiance témoignée à l’équipe sortante :
« L’engagement syndical présente de nombreux défis. L’absence d’autres candidatures témoigne également des exigences en termes de disponibilité et de conviction profonde requises pour cette tâche. »
Le syndicat, qui comptait auparavant près de 500 membres, regroupe actuellement entre 300 et 400 membres, en raison du départ de certains employés et de l’émigration, ce qui a entraîné une diminution des effectifs. Le comité nouvellement constitué est composé de 13 membres, représentant les différents secteurs opérationnels de la BRANA.
Le secrétaire général adjoint, Walky Pasteur, a évoqué les circonstances ayant conduit à la création du syndicat, sur fond de restructurations et d’inquiétudes concernant la sécurité de l’emploi :
« Le syndicat a vu le jour dans un contexte particulièrement difficile. Nous avons œuvré pour assurer la sécurité de l’emploi et améliorer les conditions de travail. Aujourd’hui, nous pouvons nous enorgueillir d’importantes réalisations, telles qu’un système d’assurance santé gratuit, une cafétéria à la disposition de tous, ainsi que de meilleures conditions de retraite. »
Il considère que ces avancées illustrent l’importance du syndicat dans la protection sociale des travailleurs.
Les deux dirigeants ont souligné l’importance d’un dialogue continu avec la direction de la BRANA. Jonas Louis a déclaré :
« Nous croyons fermement au dialogue social. Les différends doivent être résolus autour d’une table, dans l’intérêt tant de l’entreprise que des travailleurs. »
Pour sa part, Walky Pasteur a reconnu l’existence de quelques « malentendus » occasionnels, tout en soulignant leur résolution pacifique, favorisée par une culture interne axée sur la négociation et le dialogue constructif.
La récente évolution du syndicat a été caractérisée par des tensions internes. Plusieurs cadres de la BRANA, qui avaient une perception défavorable du syndicat ou remettaient en question son utilité, ont été progressivement écartés par la direction internationale du groupe Heineken. Cette décision a été saluée par de nombreux acteurs concernés, qui l’ont perçue comme un signal fort en faveur du respect des normes sociales et des droits syndicaux.
Parallèlement, un constat étonnant émerge : une grande partie du public haïtien n’est pas informée de l’existence d’un syndicat au sein de la BRANA. Cette méconnaissance s’explique par le climat social serein qui règne au sein de l’entreprise, éloigné des confrontations publiques fréquemment associées au mouvement syndical en Haïti.
Selon les dirigeants du SYTBRANA, l’absence de conflits visibles ne doit pas être interprétée comme une absence de travail, mais illustre plutôt un modèle social fondé sur la concertation, la stabilité et une discrétion constructive.
Valescot Wilgins
wilgens.v09@gmail.com
