Vertières 2024 : le MJSAC démonte le rapport “bâclé” de l’ULCC sur les dix millions de gourdes controversées
Un média d’excellence pour une information fiable et rapide.

RÉALITÉ INFO: Port-au-Prince, le 7 octobre 2025.- La tension monte entre le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC) et l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC). Dans un contre-rapport particulièrement virulent, le cabinet de la ministre Niola Lynn Sarah Dévalis Octavius dénonce les « incohérences », les « approximations » et le manque de rigueur du document d’enquête publié par l’ULCC le 26 septembre dernier.
Au centre du différend se trouve la gestion de dix (10) millions de gourdes destinées à la commémoration de la Bataille de Vertières en 2024, à Cap-Haïtien. Ce dossier relance le débat sur la transparence dans la gestion des fonds publics.
Présenté comme une enquête sur d’éventuels détournements de fonds, le rapport de l’ULCC repose majoritairement sur des témoignages d’administrateurs et de collaborateurs. Cependant, selon le MJSAC, ces témoignages ne sont étayés par aucune preuve matérielle, tel que des bordereaux, des relevés bancaires ou des correspondances officielles. Le contre-rapport souligne que « cette approche prive le rapport de toute validité juridique. »
Les données fournies par l’ULCC renforcent cette perception d’imprécision : les montants de 10 millions, 7,66 millions, 1 million et 808 000 gourdes apparaissent successivement sans justification claire ni tableau récapitulatif. Selon le cabinet de la ministre Octavius, ce flou comptable undermine la crédibilité du document et véhicule l’image d’une enquête menée dans la précipitation et sans rigueur méthodologique.
Outre les chiffres, le contre-rapport met en évidence des insuffisances au niveau des procédures : absence de copies officielles des ordres de paiement mentionnés, absence d’annexes pour les autorisations, et références juridiques citées sans analyse approfondie. De plus, l’ULCC soulève la question de cumuls de fonctions parmi certains responsables, sans toutefois établir l’existence d’un véritable conflit d’intérêts, selon le ministère.
Sur le plan administratif, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action communautaire (MJSAC) constate un manque de rigueur formelle, notamment une pagination incomplète, des annexes non indexées et l’absence d’un inventaire exhaustif. « Ces éléments soulèvent des interrogations quant à la fiabilité du rapport », souligne le document émanant du cabinet ministériel.
En conclusion, le MJSAC souligne que le rapport de l’ULCC ne fournit pas de preuves irréfutables de détournement ou de mauvaise gestion. Le contre-rapport critique en effet que « l’enquête est fondée sur des hypothèses non vérifiées et des données incomplètes », précisant que « si l’objectif était de clarifier la situation, les résultats se rapprochent plutôt d’une zone d’ombre ».
Le ministère sollicite une réévaluation indépendante et documentée du dossier, insistant sur l’importance d’une approche basée sur des faits plutôt que sur des présomptions. Dans un contexte national où la lutte contre la corruption demeure une priorité affirmée, cette confrontation entre deux institutions publiques met en lumière les dysfonctionnements structurels du système de contrôle administratif haïtien.
Le dossier Vertières 2024, qui associe mémoire nationale et gestion des fonds publics, pourrait constituer un enjeu significatif pour la crédibilité des institutions de contrôle en Haïti. Entre accusations de négligence et défense minutieuse, cette affaire suscite un vif intérêt médiatique et polarise les opinions.
Nous vous remercions chaleureusement pour votre fidélité et pour le temps que vous avez consacré à la lecture de cet article. Votre soutien nous est très précieux.
La rédaction.