Référendum Explosif : Une Constitution « Jetable et Non Potable » qui Menace la Souveraineté d’Haïti, selon le Mouvement Point Final
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Référendum Explosif : Une Constitution « Jetable et Non Potable » qui Menace la Souveraineté d’Haïti, selon le Mouvement Point Final
Port-au-Prince, 21 mai 2025 – Dans une atmosphère politique déjà sous tension, la remise du projet de Constitution référendaire au Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a déclenché une onde de choc dans les milieux militants et patriotiques. Le Mouvement Point Final, farouchement opposé à ce texte de 282 articles, n’y est pas allé par quatre chemins : selon ses membres, cette nouvelle Constitution est « un document jetable et non potable » destiné à liquider la souveraineté d’Haïti.
Présenté en grande pompe ce mardi lors d’une cérémonie officielle, en présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et des membres du CEP, le texte se veut une « refondation » de l’État haïtien. Pourtant, pour le Mouvement Point Final, il ne s’agit que d’un « nettoyage » de la Constitution de 1987, truffé d’articles qui concentreraient les pouvoirs, marginaliseraient l’héritage historique du pays, et ouvriraient la porte à une recolonisation économique et politique.
Parmi les propositions controversées dénoncées par le Mouvement Point Final :
La suppression du poste de Premier ministre au profit d’un vice-président (Art. 134), mesure jugée précipitée dans un pays souffrant d’une fragmentation politique extrême.
La quasi-disparition du Sénat, réduit à une simple formalité face à une Chambre des députés toute-puissante (Art. 99). Une monocaméralité déguisée que le mouvement juge dangereuse, d’autant que la Chambre basse est, selon eux, gangrenée par l’incompétence et la corruption.
La nomination centralisée des membres du CEP et des ministres par le Président de la République (Arts. 161 et suivants), synonyme pour le mouvement d’une dérive autoritaire.
Les droits accordés aux étrangers (Art. 86), qui sont perçus comme une manœuvre pour faciliter l’accaparement des terres et des ressources minières par des puissances étrangères.
La promotion des gouverneurs départementaux et la transformation des sections communales en communes, qui bouleverseraient la structure administrative sans vision d’ensemble ni projet de société.
Mais l’indignation culmine avec la suppression des célébrations officielles de la naissance et de la mort de Jean-Jacques Dessalines (Art. 278), figure emblématique de l’indépendance. Pour le Mouvement Point Final, c’est une tentative délibérée d’effacer le père fondateur de la mémoire nationale : « Ce n’est pas un oubli, c’est une guerre symbolique contre Dessalines », martèlent-ils, évoquant les attaques contre les monuments historiques et les lieux de mémoire comme la Citadelle ou Fort Jacques.
Dans un communiqué incendiaire, le Mouvement Point Final accuse les auteurs du texte – Enex Jean-Charles, Gracien Jean et Jerry Tardieu – d’agir en complices d’un projet néocolonial. « Cette Constitution est un outil de transfert de souveraineté au profit des intérêts étrangers », dénoncent-ils, appelant le peuple haïtien à la vigilance face à ce qu’ils considèrent comme une trahison nationale orchestrée sous l’influence de puissances extérieures.
Alors que le gouvernement prépare activement l’organisation du référendum, l’opposition monte au créneau. La critique du Mouvement Point Final pourrait bien catalyser une fronde populaire. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’un débat constitutionnel, mais d’un combat pour l’âme d’Haïti.
La question reste entière : cette Constitution est-elle un pas vers la modernisation ou un recul historique masqué sous des intentions technocratiques ? Une chose est sûre : le référendum du CPT risque de ne pas se dérouler dans la sérénité.
La Rédaction.
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